Les Plans cancer
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En France, la lutte contre le cancer s'est structurée dès 2003 autour de plans nationaux, portés au plus haut niveau de l’État par les présidents de la République, visant à mobiliser les acteurs de santé publique autour de la prévention, du dépistage, de l’organisation des soins, de la recherche, de l'accompagnement du patient et de ses proches et de l’après cancer. Depuis cette date, trois Plans cancer se sont succédé jusqu'en 2019.
Plan cancer 2014-2019
Initié en janvier 2014, le troisième Plan cancer s’est achevé fin 2019, avec près de 90 % des objectifs fixés remplis.
Le Plan cancer 2014-2019 a été élaboré à partir du rapport d'orientation du Pr Jean-Paul Vernant. Cette phase de préparation a permis de recueillir les points de vue et les propositions de toutes les parties prenantes de la lutte contre les cancers, à titre individuel ou collectif, et de dégager plusieurs grands axes d'action, avec une aspiration première : répondre aux besoins et aux attentes des personnes malades, de leurs proches et de l'ensemble des citoyens. Ce Plan cancer a permis de traduire et soutenir la mobilisation de l'ensemble d'une communauté de soignants, chercheurs, acteurs de prévention, mais aussi de professionnels du social ou de l'éducation qui travaillent au quotidien au service des malades et de la population.
Avec pour priorité majeure la réduction des inégalités et des pertes de chance face aux cancers, le Plan a aussi porté une attention particulière aux besoins des enfants, adolescents et jeunes adultes atteints de cancer, pour faire progresser l'accès à l'innovation et améliorer encore la qualité des soins, ainsi que l'accompagnement des enfants et de leurs familles pendant et après la maladie.
Réduire les inégalités et les pertes de chance, une priorité du plan cancer
Inégalités des risques génétiques ou comportementaux, inégalités des parcours de prise en charge du fait de la situation sociale, territoriale, pertes de chance liées au non-respect des standards de bonne pratique, inégalités d’information... les inégalités face à la maladie cancéreuse sont diverses et complexes. Elles portent à la fois sur les caractères des individus et sur l’offre de soins, de dépistage ou de prévention qui leur est offerte. Des études démontrent aussi que la survie des patients est étroitement dépendante de la qualité de la formation et du cursus des acteurs de santé.
Répondre aux besoins des enfants, adolescents et jeunes adultes atteints de cancer
Le cancer chez l'enfant est une maladie rare qui représente 1 à 2 % de l'ensemble des cancers. On dénombre environ 1 700 nouveaux cas chaque année en France chez les moins de 15 ans, et plus de 700 nouveaux cas chez les adolescents de 15 à 19 ans. Des progrès considérables ont pu être enregistrés au cours des dernières décennies, permettant aujourd'hui de guérir plus de quatre enfants sur cinq. Le Plan cancer propose de nombreuses actions en réponse aux besoins exprimés par les patients, les familles à travers des associations et par les professionnels afin d'améliorer encore la qualité et la sécurité des soins et l'accès à l'innovation, mais aussi l'accompagnement global des enfants et de leurs familles pendant et après la maladie.
Plan cancer 2009-2013
Le Plan cancer 2009-2013, déclinaison opérationnelle du rapport du Pr Jean-Pierre Grünfeld « Recommandations pour le Plan cancer 2009-2013 », remis au Président de la République, a ouvert de nouvelles voies, tout en consolidant les acquis du Plan précédent. Il s'est structuré autour de cinq grands axes (Recherche, Observation, Prévention-dépistage, Soins, vivre pendant et après le cancer), 30 mesures et 118 actions. Trois thèmes transversaux ont, par ailleurs, irrigué la stratégie du Plan. Ils visaient à :
- mieux prendre en compte les inégalités de santé pour assurer plus d'équité et d'efficacité dans l'ensemble des mesures de lutte contre les cancers ;
- stimuler l'analyse et la prise en compte des facteurs individuels et environnementaux pour personnaliser la prise en charge avant, pendant et après la maladie ;
- renforcer le rôle du médecin traitant à tous les moments de la prise en charge pour permettre notamment une meilleure vie pendant et après la maladie.
Le Plan a œuvré au renforcement de la qualité et de la sécurité des soins sur l'ensemble du territoire. Des organisations ont été adaptées pour la prise en charge des enfants atteints de cancer, des patients âgés ainsi que des personnes atteintes de cancers rares. L'accès à la médecine personnalisée et la participation aux essais cliniques ont également progressé. Le Plan s'est aussi engagé dans des voies nouvelles pour soutenir les innovations thérapeutiques, et faire progresser la recherche, notamment dans le domaine de la génomique des cancers. L'année 2009 a, par ailleurs, vu la généralisation du programme de dépistage organisé du cancer colorectal sur l'ensemble du territoire.
Afin d'assurer une continuité des parcours des patients, les programmes personnalisés de soins et de l'après cancer ont été expérimentés. La coordination entre équipes hospitalières et intervenants de ville, en particulier les médecins traitants, demande toutefois à être renforcée. Une démarche de détection précoce des besoins sociaux et d'accompagnement a été mise en place. Cependant, la prise en compte du retentissement de la maladie et des traitements sur la vie sociale et professionnelle reste à améliorer. Les efforts sont également à poursuivre pour mieux comprendre les inégalités face au cancer et agir plus efficacement pour les réduire.
Le Plan cancer 2009-2013 fait l'objet d'une évaluation du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) en 2014, dans le cadre de l'évaluation de dix ans de lutte contre le cancer.
Plan cancer 2003-2007
La lutte contre le cancer s'est structurée en France dès 2003 autour de plans nationaux, visant à mobiliser les acteurs de santé publique autour de la prévention, du dépistage, des soins, de la recherche et de l'accompagnement du patient et de ses proches.
Lancé le 24 mars 2003 par le Président de la République, le Plan cancer 2003-2007 a impulsé une dynamique décisive dans la lutte contre le cancer en France et dans la prise en charge des malades.
Le Plan a permis de faire reculer la consommation de tabac, grâce à une stratégie complète de lutte contre le tabagisme associant l'augmentation des prix, l'interdiction de la vente aux moins de 16 ans, des campagnes d'information et des actions ciblées vers les jeunes et les femmes et le développement des aides à l'arrêt du tabac.
Le programme de dépistage organisé du cancer du sein a été généralisé en 2004 tandis que le programme de dépistage organisé du cancer colorectal faisait l'objet d'une expérimentation de 2002 à 2007 dans 23 départements pilotes.
Les critères de qualité définissant le standard minimum de qualité dans la prise en charge ont été établis, les établissements de santé devant satisfaire à ces critères pour être autorisés à traiter des malades atteints de cancer (en chirurgie, en radiothérapie et en chimiothérapie).
Une nouvelle dynamique a été impulsée dans la recherche sur le cancer et les 7 cancéropôles ont été mis en place pour animer la recherche en régions.
En créant l'Institut national du cancer en 2005, l’État s'est, par ailleurs, doté d'une agence sanitaire et scientifique chargée de coordonner les actions de lutte contre le cancer.