Cancer de la prostate : la chimiothérapie
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La chimiothérapie est un traitement dont l’action est dirigée notamment sur les mécanismes de la division cellulaire. C’est un traitement général, dit aussi traitement systémique, qui agit dans l’ensemble du corps. Cela permet d’atteindre les cellules cancéreuses quelle que soit leur localisation.
Avant de démarrer la chimiothérapie, votre médecin vous en explique le principe et les objectifs. Il vous informe également sur les effets indésirables possibles et les solutions qui existent pour les anticiper ou les limiter. N’hésitez pas à lui soumettre toutes les questions que vous vous posez au sujet de ce traitement.
Dans quels cas ?
Une chimiothérapie peut être indiquée pour traiter certains cancers métastatiques ; dans certaines situations cliniques, elle peut parfois être associée à une hormonothérapie. La mise en route d’un traitement par chimiothérapie est discutée par votre équipe médicale en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).
Plusieurs molécules de chimiothérapie sont disponibles pour traiter les cancers de la prostate. Elles peuvent être utilisées successivement : on parle de lignes de traitement. Lorsque le cancer évolue après un premier traitement à base d’hormonothérapie, de nouvelles molécules, notamment de chimiothérapie, peuvent être prescrites pour le traiter. Concernant les cancers de la prostate, une molécule de chimiothérapie et différentes molécules d’hormonothérapie peuvent être prescrites après échec d’un premier traitement à base d’hormonothérapie.
Les différents médicaments de chimiothérapie
Après un premier traitement à base d’hormonothérapie, le traitement des cancers de la prostate par chimiothérapie est basé sur une association entre :
- une molécule de chimiothérapie, le docétaxel, administré par perfusion ;
- un corticoïde (prednisone ou prednisolone), par voie orale.
Dans les lignes ultérieures de traitement, la molécule de chimiothérapie utilisée est le cabazitaxel, administré par perfusion. Elle est associée à un corticoïde (prednisone ou prednisolone), par voie orale.
Pour en savoir plus sur ces médicaments, consulter la base de données publique des médicaments sur le site du ministère chargé de la santé.
Dans certaines situations, d’autres médicaments peuvent être associés au protocole de chimiothérapie. La décision est prise par votre équipe médicale en fonction de votre situation personnelle.
Les médicaments employés, les doses administrées, ainsi que le rythme des cures, varient d’une personne à l’autre, en fonction des caractéristiques du cancer et de la tolérance au traitement, sur la base de doses et de rythmes prédéfinis. C’est pourquoi le plan de traitement est déterminé au cas par cas.
Quel déroulement ?
Le déroulement du traitement est soigneusement planifié par l’équipe médicale en fonction de votre situation. Le médecin qui vous suit vous remet un calendrier qui détermine le lieu et les jours de traitement, ainsi que les noms des médicaments utilisés.
La durée totale du traitement est variable. Il se déroule par cures successives. Chaque cure est suivie d’une période sans traitement (intercure). Le corticoïde est, quant à lui, administré en continu.
Avant chaque cure, un examen clinique et des examens de sang sont réalisés pour vérifier que votre état de santé permet de poursuivre le traitement. En cas d’anomalie, comme une baisse importante du taux de globules blancs par exemple, le traitement peut être reporté ou modifié.
Les médicaments sont le plus souvent injectés par perfusion.
La chimiothérapie se déroule généralement dans un établissement de santé (à l’hôpital ou à la clinique) en ambulatoire, c'est-à-dire que vous rentrez chez vous le soir même. On parle aussi d’hospitalisation de jour.
Pose d’une chambre implantable
Administrer les traitements médicaux dans des petites veines comme celles du bras peut être difficile. Elles sont fragiles et les injections répétées peuvent devenir douloureuses.
Avant de commencer le traitement intraveineux, la pose d’une chambre implantable percutanée (CIP) est souvent proposée.
Ce dispositif est composé d’un petit boîtier, la chambre implantable, et d’un tuyau souple et fin, un cathéter. Il est entièrement placé sous la peau, au cours d’une courte intervention chirurgicale sous anesthésie locale. Le boîtier est placé en haut du thorax et relié au cathéter, lui-même placé dans une veine. Après l’intervention, une radiographie du thorax est réalisée pour vérifier que le dispositif est placé correctement.
À chaque perfusion, les médicaments sont injectés directement dans la chambre implantable, à travers la peau. Elle reste en place pendant toute la durée du traitement et permet d’avoir une activité physique normale, de se baigner, de voyager, etc.
Le plus souvent, le cathéter et la chambre implantable sont bien supportés. Une gêne peut néanmoins être ressentie en voiture à cause de la ceinture de sécurité, cependant son port reste obligatoire (le médecin ne peut pas délivrer un certificat de non port de ceinture). Il existe aussi un faible risque de thrombose, d’infection du cathéter ou encore de migration du boîtier qui peut se déplacer légèrement. Ces phénomènes sont surveillés par l’équipe médicale.
Lorsque le dispositif n’est plus utile, il est enlevé lors d’une courte intervention chirurgicale sous anesthésie locale.
D’autres dispositifs sont employés, notamment le cathéter veineux central inséré par voie périphérique, qui est posé dans une veine périphérique profonde du bras et dont l’extrémité est placée au niveau de la terminaison de la veine cave supérieure.