Les traitements médicamenteux
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Les médicaments anticancéreux sont essentiellement proposés pour traiter les cancers du rein qui ont formé des métastases. Les deux principaux types de médicaments utilisés sont les thérapies ciblées et l'immunothérapie.
Les thérapies ciblées visent à bloquer des mécanismes spécifiques au développement des cellules cancéreuses. L'immunothérapie consiste à stimuler et renforcer les défenses naturelles de l'organisme contre les cellules cancéreuses. Les médicaments d'immunothérapie ont été les premiers utilisés pour traiter les cancers du rein ayant formé des métastases. Depuis quelques années, les thérapies ciblées occupent une place croissante dans le traitement de ces cancers et ont permis un net progrès.
Les médicaments anticancéreux sont des traitements généraux, dits aussi traitements systémiques, qui agissent sur les cellules cancéreuses quelle que soit leur localisation.
Dans quels cas ?
Le choix et l'utilité d'un traitement par des médicaments anticancéreux dépendent du stade du cancer, autrement dit de son étendue, de son type histologique, c'est-à-dire du type de cellules à l'origine de la tumeur, et des facteurs de risque pronostiques. Par ailleurs, avant de proposer ce type de traitement, le médecin prend en compte votre état de santé général, votre âge et vos antécédents chirurgicaux et médicaux.
Les médicaments anticancéreux permettent de ralentir, voire d'arrêter, la progression de la maladie et de soulager les symptômes provoqués par la tumeur et les métastases. Ce traitement peut être associé à une chirurgie du rein identique à celle réalisée pour traiter les cancers localisés et, dans des situations particulières, à une chirurgie des métastases.
Excepté dans le cadre d'essais cliniques actuellement en cours, les médicaments anticancéreux ne sont pas utilisés pour traiter les cancers du rein localisés.
Immunothérapie et thérapies ciblées
Les thérapies ciblées
Actuellement, trois familles de thérapies ciblées permettent de lutter contre le développement d'une tumeur du rein :
- Les inhibiteurs du facteur de croissance VEGF ;
- Les inhibiteurs de tyrosines kinases ;
- Les inhibiteurs de l'enzyme mTOR.
Les inhibiteurs du facteur de croissance VEGF (vascular endothelium growth factor) sont des médicaments qui empêchent ce facteur de croissance d'accomplir sa fonction, à savoir favoriser la croissance des vaisseaux sanguins, ce qu'on appelle aussi l'angiogenèse. En bloquant la formation des vaisseaux qui alimentent la tumeur, ces médicaments empêchent la tumeur de se développer. Le bevacizumab, qui dispose d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour traiter le cancer du rein, est un inhibiteur du facteur de croissance VEGF.
Les inhibiteurs de tyrosines kinases sont un autre type de médicaments capables de bloquer l'angiogenèse. Ils agissent en bloquant les récepteurs de différents facteurs de croissance des vaisseaux sanguins. Le sunitinib, le sorafenib, l'axitinib et le pazopanib sont des inhibiteurs de tyrosines kinases qui ont une autorisation de mise sur le marché dans le traitement du cancer du rein.
Les inhibiteurs du facteur de croissance VEGF comme les inhibiteurs de tyrosines kinases sont appelés médicaments anti angiogéniques, puisque leur action consiste à lutter contre l'angiogénèse.
Les inhibiteurs de l'enzyme mTOR (mammalian target of rapamycin) sont des médicaments qui bloquent cette enzyme dont le rôle est de contrôler la multiplication des cellules. Dans les cellules cancéreuses, cette enzyme se dérègle et favorise leur multiplication. Les inhibiteurs de mTOR ont la capacité de la neutraliser, de sorte que le contrôle sur les cellules cancéreuses peut être rétabli. On limite ainsi la propagation des cellules cancéreuses. Le temsirolimus et l'évérolimus sont deux inhibiteurs de mTOR dotés d'une autorisation de mise sur le marché dans le traitement du cancer du rein.
L'immunothérapie
Les médicaments d'immunothérapie utilisés pour traiter le cancer du rein sont l'interféron alpha et l'interleukine 2. Ce sont des cytokines, des protéines fabriquées par certains globules blancs notamment les lymphocytes impliqués dans les réactions de défense de l'organisme. Les cytokines stimulent les réactions de défense contre les cellules cancéreuses. Depuis une vingtaine d'années, on sait fabriquer par synthèse des protéines analogues à ces protéines naturelles, ce qui a permis de les utiliser comme médicaments.
Pour en savoir plus :
Le répertoire des médicaments sur le site de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)
Le déroulement
Avant de démarrer un traitement par des médicaments anticancéreux, le médecin qui les prescrit, l'oncologue ou l'urologue, vous en explique le principe et les objectifs. Il vous informe également sur les effets secondaires possibles et les solutions qui existent pour les anticiper ou les limiter. N'hésitez pas à lui soumettre toutes vos questions.
Les médicaments employés, les doses administrées, ainsi que la durée du traitement varient d'une personne à l'autre, en fonction des caractéristiques du cancer et de la tolérance au traitement. C'est pourquoi le plan de traitement est déterminé au cas par cas.
Le médecin qui vous prend en charge vous remet un calendrier qui détermine le lieu et les jours de traitement, lorsqu'il doit être réalisé à l'hôpital, ainsi que les noms des médicaments utilisés.
Avant le traitement, un examen clinique et des examens de sang sont réalisés pour vérifier que votre état de santé permet la mise en place du traitement.
Comment le traitement est-il administré ?
Le traitement peut être administré de différentes manières selon le ou les médicaments prescrits. Ils peuvent être pris sous forme de comprimés ou de gélules – on parle de thérapie orale –, injectés sous la peau à l'aide d'une seringue ou injectés dans une veine par perfusion parfois au moyen d'une chambre implantable.
Tableau : médicaments disposant d'une autorisation
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La chambre implantable
Avant de commencer le traitement par perfusion, il est parfois nécessaire de mettre en place une chambre implantable. On parle aussi de port-à-cath® ou de PAC. Le dispositif se compose d'un petit boîtier, la chambre implantable, et d'un tuyau souple et fin, appelé cathéter. Il est placé sous la peau au cours d'une courte intervention chirurgicale, réalisée habituellement sous anesthésie locale. À chaque perfusion, les médicaments sont injectés directement dans la chambre implantable, à travers la peau. Ce dispositif facilite les perfusions et permet de ne pas abîmer les veines. Il reste en place pendant toute la durée du traitement.
Où se déroule le traitement ?
Les médicaments par perfusion sont administrés lors d'une hospitalisation (le plus souvent en ambulatoire, c'est-à-dire que vous ne restez à l'hôpital que le temps de la perfusion).
Pour les médicaments injectés sous la peau, le traitement est généralement réalisé à votre domicile, sous la surveillance d'un médecin ou d'une infirmière.
Les traitements par voie orale sont réalisés à domicile.
Lorsqu'un médicament par voie orale vous est prescrit, il est fondamental de respecter rigoureusement les doses et les prises indiquées par le médecin pour obtenir la meilleure efficacité du traitement.
Combien de temps le traitement dure-t-il ?
Le traitement est poursuivi tant qu'il est efficace, c'est-à-dire qu'il permet d'empêcher la tumeur de se développer, et que les effets secondaires sont tolérés. En fonction de l'intensité des effets secondaires, votre médecin pourra ajuster la posologie du traitement.
Comme plusieurs médicaments disposent d'une autorisation de mise sur le marché pour traiter le cancer du rein, si le premier traitement qui vous a été prescrit ne s'avère plus efficace ou si ses effets secondaires sont trop gênants, un autre traitement pourra vous être proposé.