Cancers de la thyroïde : l'essentiel
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Cet article synthétise les informations présentes dans ce dossier consacré aux cancers de la thyroïde. Il met en avant l'essentiel à savoir sur le développement, les types de traitement et le suivi de ces cancers. Pour chaque thématique, vous pouvez en savoir plus en consultant les rubriques et articles dédiés.
Un cancer de la thyroïde est une maladie des cellules de la thyroïde. Il se développe à partir d’une cellule initialement normale qui se transforme et se multiplie de façon anarchique, jusqu’à former une tumeur maligne. Le cancer de la thyroïde se manifeste le plus souvent par la présence d’un nodule (une petite « boule ») découvert fortuitement lors d’un examen d’imagerie réalisé pour un autre motif ou d’une palpation du cou. Parfois, le nodule est découvert suite à l’apparition d’une gêne dans le cou ou d’un défaut dans la voix.
La thyroïde, c'est quoi ?
La thyroïde est un organe qui se situe en avant du cou. Elle est positionnée à proximité des nerfs qui commandent la mobilité des cordes vocales et du larynx. Elle est formée par deux lobes, droit et gauche, réunis en leur centre par un isthme. La thyroïde est souvent schématisée sous la forme d’un papillon.
Quels sont les facteurs de risque de cancer de la thyroïde ?
Un facteur de risque est un élément qui peut favoriser le développement d’un cancer. La présence d’un ou de plusieurs facteurs de risque n’entraîne pas systématiquement l’apparition d’un cancer. À l’inverse, un cancer peut aussi parfois se développer sans qu’il soit possible de le relier à un facteur de risque connu.
Pour les cancers de la thyroïde, 2 principaux facteurs de risque sont identifiés :
- une exposition aux radiations, en particulier pendant l’enfance. Cette exposition peut être diagnostique, notamment liée à des radiographies dentaires répétées. Elle peut être thérapeutique en cas de traitements par radiothérapie externe. Les techniques actuelles de radiothérapie permettant de limiter l’irradiation de la thyroïde, ce risque est faible. L’exposition aux rayonnements peut également survenir de façon accidentelle, par exemple à la suite d’essais nucléaires, lors desquels de l’iode radioactif peut être émis en grandes quantités ;
- un contexte familial et/ou génétique. Une mutation sur le gène RET est aujourd’hui identifiée comme favorisant le développement d’un cancer médullaire de la thyroïde. Par ailleurs, certaines maladies génétiques rares, comme le syndrome de Cowden, le complexe de Carney ou encore la polypose familiale, prédisposent au développement de cancers différenciés de la thyroïde de souche folliculaire.
Les cancers de la thyroïde en chiffres
On estime à 7 684 le nombre de nouveaux cas de cancer de la thyroïde en France métropolitaine en 2023. Les femmes sont plus touchées que les hommes par ces cancers (73 % des nouveaux cas). L’âge moyen au diagnostic est d’environ 58 ans.
Le cancer de la thyroïde est de très bon pronostic pour les cancers différenciés et de bon pronostic pour les cancers médullaires. Le taux de survie nette à 5 ans après traitement est de 93 % pour les hommes, et 97 % pour les femmes.
À noter : l’incidence du cancer de la thyroïde augmente constamment depuis les années 1970, alors que le taux de mortalité reste faible et stable sur cette période. L’augmentation de la détection peut s’expliquer en grande partie par le développement de l’imagerie, l’amélioration de l’accès aux soins et les changements de pratiques anatomopathologiques.
Comment détecte-t-on un cancer de la thyroïde ?
Le cancer de la thyroïde se manifeste le plus souvent par la présence d’un nodule (une petite boule). Celui-ci est généralement découvert fortuitement, lors d’un examen d’imagerie ou d’une palpation du cou.
À noter : la majorité des nodules de la thyroïde sont bénins (dans 95 % des cas). Ils ne sont donc pas abordés dans ce dossier.
Quels sont les cancers de la thyroïde les plus fréquents ?
Dans plus de 90 % des cas, les cancers de la thyroïde se développent à partir des cellules folliculaires. Il s’agit de cancers différenciés de la thyroïde de souche folliculaire (ou vésiculaire) ; ces cancers sont de très bon pronostic.
La forme de cancer (différencié, papillaire, folliculaire ou peu différencié), est déterminée par l’examen d’anatomopathologie, en fonction notamment des caractéristiques des tissus prélevés.
Les cancers rares
Il existe également des formes rares de cancers de la thyroïde :
- le cancer anaplasique, aussi appelé cancer indifférencié, qui représente entre 1 et 4 % des cas de cancers de la thyroïde ;
- le carcinome médullaire, qui se développe à partir des cellules situées autour des follicules. Dans 30 % des cas, le cancer médullaire est héréditaire.
En savoir plus sur ces cancers rares et leurs traitements
Comment se développe un cancer de la thyroïde ?
Lorsqu’un cancer apparaît, les cellules cancéreuses sont d’abord peu nombreuses et limitées à la thyroïde. Il y a parfois plusieurs foyers tumoraux dans la thyroïde.
Dans certains cas, la tumeur peut grossir et s’étendre au-delà de la thyroïde. Des cellules cancéreuses peuvent aussi se détacher de la tumeur et emprunter les vaisseaux lymphatiques ou sanguins pour aller envahir d’autres parties du corps :
- les ganglions lymphatiques proches de la thyroïde ;
- d’autres organes, notamment les poumons, les os, le foie, etc.
Les nouvelles tumeurs formées s’appellent des métastases.
Pour confirmer le diagnostic du cancer de la thyroïde, une série d’examens doit être pratiquée.
Quels sont les traitements du cancer de la thyroïde ?
Le choix de vos traitements fait l’objet d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) qui rassemble au moins 3 médecins de spécialités médicales différentes.
Après vous avoir été expliquée par votre médecin, la proposition de traitement retenue pour vous est décrite dans un document appelé programme personnalisé de soins (PPS).
Ce document comporte notamment les dates de vos différents traitements, leur durée ainsi que les coordonnées des membres de l’équipe soignante.
Pour les cancers différenciés de la thyroïde, plusieurs traitements sont utilisés : la chirurgie, l’irathérapie (c’est-à-dire un traitement à l’iode radioactif) et le traitement hormonal. Dans certains cas, une surveillance active peut vous être proposée comme alternative.
Quel suivi après les traitements ?
Après la phase des traitements initiaux, un suivi régulier est mis en place. Il a pour objectif principal de détecter de manière précoce tout signe de réapparition éventuelle du cancer.
Défini par l’équipe spécialisée, il est effectué conjointement par votre médecin généraliste, et votre équipe médicale qui a réalisé vos traitements, notamment votre endocrinologue. Il est basé sur un examen clinique associé à des examens biologiques.
Même après rémission, un suivi, dont les modalités sont adaptées à votre situation personnelle, est maintenu à vie.