Chimiothérapie
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Une chimiothérapie consiste à utiliser des médicaments qui empêchent les cellules de la tumeur de se développer, provoquant ainsi leur destruction. C’est un traitement général, c’est-à-dire qu’il agit dans l’ensemble du corps.
Une chimiothérapie peut être utilisée seule ou en complément des autres traitements, notamment pendant ou après une radiothérapie. Toutes les tumeurs du cerveau ne sont pas traitées par chimiothérapie, car certaines sont insensibles aux médicaments. Ce traitement n’est donc utilisé que pour les tumeurs dites chimiosensibles, sur lesquelles il est efficace.
Déroulement d'une chimiothérapie
Il existe beaucoup de médicaments de chimiothérapie différents. On peut les utiliser seuls ou en associer plusieurs. Toutes les chimiothérapies ne sont donc pas les mêmes.
Le déroulement de la chimiothérapie est soigneusement planifié par l’équipe médicale en fonction de la situation du patient. Le médecin lui remet un calendrier qui décrit le lieu et les jours.
La durée totale d’une chimiothérapie est variable. Elle peut durer de 6 semaines à 1 an, voire plus. Elle se déroule soit de façon continue, tous les jours pendant une période donnée, soit par cycles successifs (5 jours de traitement tous les 28 jours par exemple).
Chaque période de traitement, appelée cure, est suivie d’une période de repos qui permet au corps de récupérer.
Avant chaque cure de chimiothérapie, des examens de sang sont réalisés pour vérifier que l'état de santé du patient lui permet de suivre le traitement.
Les séances de chimiothérapie peuvent avoir lieu à l’hôpital, dans une clinique ou plus rarement à domicile. Dans la majorité des cas, elles ne nécessitent pas d’hospitalisation. On parle de traitement ambulatoire ou d’hospitalisation de jour : le patient reste à l’hôpital quelques heures, parfois une journée, mais ne dort pas sur place.
Administration
Les médicaments de chimiothérapie sont généralement injectés dans une veine, par perfusion. Certains peuvent être donnés sous forme de comprimés : c’est ce qu’on appelle la chimiothérapie orale.
Pour faciliter la chimiothérapie, les médecins proposent souvent d’installer sous la peau un petit boîtier appelé chambre implantable (port-a-cath®). Placé au niveau du thorax ou de la face interne du bras, ce boîtier est relié à une grosse veine par un fin tuyau (cathéter).
À chaque séance de chimiothérapie, les médicaments sont injectés directement dans ce petit boîtier à travers la peau. Ce système limite les douleurs liées aux piqûres répétées, car celles-ci sont beaucoup moins profondes. Il reste en place pendant toute la durée du traitement et permet une activité physique normale.
« J’ai mon cathéter depuis plus d’un an mais je ne le sens même pas ». Monique, 52 ans.
Parfois, des médicaments de chimiothérapie sont utilisés pendant l’opération qui vise à retirer la tumeur. Le médicament est alors déposé sous forme de pastilles ou injecté dans la zone où la tumeur était située. On parle de chimiothérapie locale. L’action du médicament dure plusieurs semaines.
Effets secondaires
La chimiothérapie entraîne des effets secondaires, variables selon les médicaments utilisés et selon les personnes. Certains supportent mieux le traitement que d’autres.
Une augmentation du risque d'infection
La chimiothérapie provoque souvent une baisse des globules blancs, impliqués dans la défense de l’organisme. Cette diminution entraîne des risques d’infection, car les moyens de défense du corps sont réduits.
Pendant la chimiothérapie, des examens de sang sont effectués de façon régulière pour surveiller la baisse des globules blancs. En cas de fièvre (plus de 38° C) ou si le patient ne se sent pas bien, il doit immédiatement consulter son médecin.
Une anémie
Une chimiothérapie peut aussi faire baisser le nombre de globules rouges, qui sont chargés de transporter l’oxygène dans le corps.
Cette diminution des globules rouges, appelée anémie, entraîne une grande fatigue.
En cas d’anémie importante, une transfusion de sang ou la prescription d’une hormone, l’érythropoïétine (abrégée en EPO) sont parfois nécessaires. L’EPO augmente le nombre de globules rouges dans le sang.
Consultez notre dossier sur la fatigue.
Des hémorragies et des saignements
Une chimiothérapie fait parfois diminuer le nombre de plaquettes, responsables de la coagulation du sang. Les chocs ou les blessures légères provoquent alors des bleus et des saignements plus importants que d’habitude.
Avant chaque cure de chimiothérapie, des prises de sang permettent de vérifier les taux de globules blancs, globules rouges et plaquettes.
En dessous d’un certain seuil, la séance de chimiothérapie peut être remise à plus tard. Lorsque le taux de plaquettes est très bas, une transfusion est parfois nécessaire.
Des nausées et des vomissements
Les médicaments de chimiothérapie provoquent souvent des nausées ou des vomissements. Des médicaments, appelés antiémétiques, permettent de les empêcher ou de les réduire.
Une diminution de la fertilité
Certains médicaments de chimiothérapie peuvent entraîner une diminution de la fertilité : diminution du nombre de spermatozoïdes chez l’homme, perturbation du cycle menstruel, absence de règles, voire ménopause chez la femme.
Avant de commencer les traitements, il peut être envisagé de prélever des échantillons de sperme et des ovocytes. Grâce aux techniques de la procréation médicalement assistée, ces prélèvements préservent les possibilités futures d'avoir un enfant.
Des douleurs
Certains médicaments de chimiothérapie peuvent entraîner des douleurs, notamment à l’intérieur de la bouche, au niveau de la peau ou des membres (perte ou augmentation de la sensibilité, sensations de fourmillements ou de picotements).
Si des douleurs apparaissent, elles doivent être signalées au plus tôt. Une prise en charge rapide permet de les soulager plus facilement.
Consultez notre dossier sur la douleur.
La perte des cheveux
La chimiothérapie peut entraîner une perte des cheveux. Ils repoussent dans les 3 à 6 mois qui suivent la fin du traitement, parfois avec une texture ou une couleur différentes.