Le choix des traitements

Il existe plusieurs types de traitements, qui peuvent vous être proposés seuls ou associés les uns aux autres : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie. Selon les cas, ils visent à éliminer la totalité de la tumeur ou à contenir le développement de la tumeur, à réduire le risque de récidive et à soulager et prévenir les symptômes provoqués par la tumeur.

La chirurgie : le traitement prioritaire

À chaque fois que possible, la chirurgie est le premier traitement à envisager. L’objectif est de supprimer la totalité ou la plus grosse partie possible de la tumeur. Après l’intervention chirurgicale, la tumeur est analysée dans un laboratoire d’anatomopathologie. Cette analyse permet d’affiner le diagnostic et de décider de la suite des traitements.

La radiothérapie et/ou la chimiothérapie peuvent être utilisées pour compléter la chirurgie. Ces traitements ont pour objectif d’éliminer les cellules de la tumeur restantes et de limiter le risque de récidive.

Le choix et l’ordre des traitements dépendent de nombreux facteurs :

  • La gravité apparente de la tumeur  
  • Le type de tumeur 
  • Sa localisation et son étendue 
  • Votre âge et votre état de santé général

Dans certains cas, notamment lorsque la tumeur n’évolue pas ou ne présente pas de risque immédiat, les médecins peuvent choisir de ne pas commencer les traitements tout de suite et de surveiller l’évolution de la tumeur. En effet, tant qu’elle n’évolue pas, il est parfois moins risqué de laisser la tumeur que d’intervenir au niveau du cerveau. En revanche, des traitements sont proposés pour soulager les éventuels symptômes provoqués par la tumeur (maux de tête, crises d’épilepsie).

Des soins personnalisés à chaque patient

Le choix des traitements qui vous sont proposés repose sur une équipe pluridisciplinaire. Plusieurs médecins de spécialités différentes se réunissent pour déterminer les meilleures solutions de traitement dans votre situation. Cette décision collégiale est un gage de qualité pour chaque patient. 

Cette équipe regroupe notamment un neurochirurgien, un neurologue, un oncologue (chimiothérapeute ou radiothérapeute), un radiologue et un anatomopathologiste. 
Ces spécialistes se réunissent lors de réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) pour discuter de chaque patient et proposer à chacun la meilleure solution de traitement.  

La ou les possibilités de traitements vous sont ensuite présentées par votre médecin référent lors de la consultation d’annonce. Il vous informe notamment sur les objectifs des traitements, leur déroulement, leurs avantages et leurs risques.

Nous vous conseillons de venir accompagné d’un proche à cette consultation. Vous pourrez ainsi rediscuter avec lui des informations données par le médecin et cela vous aidera à vous sentir moins seul face aux traitements.

Une fois informé, vous devrez donner votre accord avant que le traitement ne commence. Le médecin vous demandera également de désigner une personne de confiance à laquelle il pourra s’adresser au cas où vous ne seriez plus en mesure d’exprimer votre volonté ou de donner votre accord pour les traitements.

À l’issue de la consultation d’annonce, il peut vous être remis un programme personnalisé de soins (PPS). Ce document reprend l’ensemble des traitements prévus et leur déroulement.

Le programme personnalisé de soins peut évoluer au fur et à mesure des traitements, en fonction de leurs résultats et de la manière dont vous les supportez.

Bien préparer sa consultation d’annonce

Pour être sûr de ne pas oublier de questions lors de la consultation d’annonce, nous vous recommandons de les écrire à l’avance et de venir avec le jour J, accompagné d’un proche.  

Voici quelques exemples de questions que l’on peut se poser : 

  • La tumeur est-elle cancéreuse ou non cancéreuse ?
  • Connaît-on les causes de cette tumeur ?
  • Quels traitements sont possibles ?
  • Quand le traitement doit-il débuter ? Est-ce urgent ?
  • Combien de temps le traitement va-t-il durer ?
  • Comment les traitements vont-ils agir ?
  • Y aura-t-il des effets secondaires ?
  • Y a-t-il un risque de séquelle ?
  • Sera-t-il possible de conduire à nouveau ?
  •  Est-il possible de prendre l’avis d’un autre médecin ?
  • Dans quel type d’établissement se faire hospitaliser ?
  • Le traitement proposé fait-il partie d’un essai clinique ? 

En savoir plus sur le temps d'annonce.

L’accès aux nouveaux traitements 

La médecine de précision

La médecine de précision, également appelée médecine personnalisée, a pour objectif de proposer au patient un traitement adapté aux anomalies de sa tumeur.  

Elle repose actuellement sur deux types de traitements : les thérapies ciblées et l’immunothérapie spécifique. Ces traitements visent à bloquer ou corriger les perturbations propres à la tumeur en ciblant les anomalies moléculaires qui en sont responsables.

La médecine de précision fait aujourd’hui partie des soins disponibles contre les cancers. Elle ne remplace pas les traitements déjà en place, qui permettent actuellement de guérir un cancer sur deux, mais elle vient compléter l’arsenal thérapeutique existant.

Elle peut être proposée dans le cadre d'un essai clinique.

Pour en savoir plus sur la médecine de précision, suivez ce lien.

Participer à un essai clinique

L’objectif des essais cliniques est d’étudier de nouveaux traitements ou de nouvelles associations de traitements. Les essais doivent montrer qu’il existe un avantage à recevoir le traitement étudié par rapport à ceux qui sont habituellement utilisés. Par ex : meilleures chances de guérison, diminution des effets secondaires, amélioration de la qualité de vie.

Chaque essai clinique est spécifique. Les critères pour y participer sont donc précis. Être accepté ou non dans un essai n’est pas lié à la gravité de la tumeur. Cela signifie seulement que les caractéristiques de la tumeur ou l'état de santé général du patient correspondent ou ne correspondent pas au projet de recherche.

Avant de participer à une étude, il est important de prendre conscience des risques et des bénéfices possibles. Un traitement peut être prometteur et s’avérer, à long terme, moins efficace que les autres ou présenter plus d’effets secondaires. Cependant, accepter de participer à un essai clinique ne diminue pas vos chances de guérison. Si vous supportez mal le traitement étudié ou si votre état de santé s’aggrave pendant l’essai, votre participation sera interrompue pour reprendre le traitement habituel.

Vous pouvez quitter l’étude à tout moment, si vous le souhaitez, sans justification.

Voici une liste non exhaustive de questions à poser à votre médecin avant de participer à un essai : 

  • Quelles sont les conditions pour participer à cet essai ? 
  • Quels sont les effets secondaires potentiels du nouveau traitement ?
  • Y a-t-il des examens (prises de sang, examens d’imagerie ou autres) supplémentaires dans le cadre du nouveau traitement ? 
  • Quelle est la durée du traitement ? Combien de temps et à quel rythme se déroule le suivi ? 
  • La participation à l’étude implique-t-elle des déplacements dans un autre centre de soins ? si oui, à quelle fréquence ? 
  • Est-il possible d'être accompagné par un proche au cours des traitements ? 
  • Qu'arrive-t-il si l'état du patient s'aggrave pendant l'essai ? 

Pour en savoir plus sur les essais cliniques, suivez ce lien.

Pour connaître les essais cliniques en cours sur les tumeurs du cerveau, voir le Registre des essais cliniques

Le coût des traitements

Les tumeurs cérébrales sont considérées comme des affections de longue durée (abrégé en ALD). L’ALD ouvre des droits à une prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie. 
Celle-ci rembourse alors les frais occasionnés par les traitements de la tumeur et par les problèmes de santé qui lui sont directement liés.

Ces frais incluent notamment :

  • Les frais de transport pour se rendre dans l’établissement de soins lors du diagnostic, des traitements et du suivi de la maladie (sur ordonnance)
  • La chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie  
  • Des séances de rééducation éventuelles (kinésithérapie, orthophonie…).

Pour être reconnu en ALD, votre médecin traitant doit remplir un formulaire appelé protocole de soins. Ce formulaire indique le diagnostic, les soins et les traitements envisagés. Il adresse ensuite ce document au médecin-conseil de votre caisse d'assurance maladie pour accord.

En cas de problème financier, vous pouvez rencontrer un assistant social au sein de votre établissement de soin, pour vous aider dans vos démarches administratives et trouver des solutions adaptées à votre situation. 

Pour en savoir plus  :

L'Affection de longue durée