Cancers de la vessie : soins de support et questions de vie quotidienne
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En plus des traitements spécifiques du cancer de la vessie, des soins et soutiens complémentaires peuvent être nécessaires pour traiter les conséquences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue, troubles alimentaires, troubles sexuels, besoin de soutien psychologique, problèmes sociaux…
Ces soins, appelés soins de support, sont assurés par l’ensemble de l’équipe soignante ou, parfois, par des professionnels spécialisés : spécialiste de la douleur, stomathérapeute, assistant social, diététicien, psychiatre, psychologue, socio-esthéticienne, sexologue, etc.
Les soins de support comprennent notamment :
- la prise en charge des effets secondaires des différents traitements ;
- l’évaluation et le traitement de la douleur, qu’elle soit due au cancer ou à ses traitements ;
- la possibilité pour vous et vos proches de rencontrer un psychologue ou un psychiatre ;
- la possibilité de rencontrer un assistant social pour vous aider dans vos démarches administratives ;
- si vous fumez, la possibilité de vous faire aider pour arrêter.
Les soins de support font partie intégrante de votre prise en soins. Ils ne sont ni secondaires, ni optionnels. Ils visent à vous assurer la meilleure qualité de vie possible. N’hésitez pas à parler à votre
médecin et aux autres membres de l’équipe soignante de la façon dont vous vivez la maladie et les traitements ; cela leur permet de vous apporter les soins et soutiens nécessaires, et de vous orienter au mieux vers les professionnels concernés.
Comment bénéficier d'un soutien psychologique ?
La maladie peut être source de souffrance psychologique. L’angoisse du lendemain, la perte de repères, l’altération de l’image du corps, la difficulté à communiquer avec ses proches sont autant de facteurs qui peuvent être déstabilisants et rendre vulnérable. Chacun vit la maladie et les traitements de manière différente, selon son histoire, sa personnalité et ses relations familiales, sociales, professionnelles. Dans tous les cas, il est important d’exprimer vos doutes et vos craintes, notamment à votre équipe soignante. Vous pourrez ainsi être écouté et disposer, si nécessaire, d’un soutien psychologique. Selon vos besoins et vos souhaits, vous pouvez être orienté vers un professionnel, vers des groupes de parole ou vers des associations de patients.
Comment préserver sa vie intime et sa sexualité ?
Le cancer et ses traitements peuvent affecter divers aspects de votre vie, dont votre vie intime et votre sexualité. Après le diagnostic, le stress, l'inquiétude et la fatigue entraînent souvent une baisse de désir. La sexualité ne se limite pas aux rapports sexuels ; elle englobe l'affection, la tendresse, la parole... Avec le temps, le désir revient souvent petit à petit.
Des difficultés physiques peuvent par ailleurs apparaître à la suite des traitements du cancer de la vessie. Elles sont variables et dépendent des traitements reçus :
- pour les femmes, une radiothérapie du bassin peut être à l'origine d'une sécheresse et d'un rétrécissement du vagin. Ces troubles peuvent être prévenus par un traitement à base d'œstrogènes en application locale et un dilatateur vaginal prescrits par votre médecin ;
- pour les hommes : si vous avez eu une ablation de la prostate ou une radiothérapie du bassin, vous pouvez rencontrer des problèmes d'érection. On parle d'impuissance ou de dysfonction érectile. Les troubles de l'érection peuvent entraîner une frustration importante, car le désir persiste mais il n'est plus possible de maintenir une érection suffisante pour avoir un rapport sexuel. L'anxiété ou une perte de confiance en vous peuvent en outre influencer votre capacité à obtenir ou à maintenir une érection. Votre médecin ou un sexologue peuvent vous conseiller concernant les différents moyens d'obtenir une érection en fonction des traitements disponibles et de ceux que vous avez reçus pour traiter le cancer: médicaments, injections intra-caverneuses, ou plus rarement implant pénien. Ces traitements sont généralement utilisés assez tôt après l'intervention afin de faciliter le retour des érections spontanées.
Pour les hommes comme pour les femmes, un peu de temps peut être nécessaire pour intégrer les conséquences physiques et psychologiques de la maladie et de ses traitements et pour s'y adapter. La confiance et la communication avec votre partenaire permettent de mieux aborder une autre sexualité. Demandez conseil à votre urologue pour trouver des solutions adaptées à votre situation et à vos besoins. Des entretiens avec un psychologue, un psychiatre ou un sexologue peuvent aider à vivre mieux certaines situations difficiles.
Comment se faire aider pour arrêter de fumer ?
L’arrêt de la consommation de tabac est fortement recommandé en cas de cancer de la vessie afin de réduire le risque de complications pendant et après les traitements. En outre, le tabac contient des substances irritantes pour la vessie et peut favoriser une récidive. Si vous souffrez d’une dépendance au tabac, il est possible de vous faire aider.
En savoir plus sur l'aide à l'arrêt du tabac
Quelle vie professionnelle pendant les traitements ?
La vie professionnelle est souvent perturbée par la maladie, soit parce que vous êtes trop fatigué, soit parce que les effets secondaires causés par le cancer ou les traitements vous empêchent de travailler.
Pendant les traitements, un arrêt de travail de quelques semaines ou quelques mois est fréquent. Vous pouvez alors bénéficier d’indemnités journalières qui compensent en partie la perte de vos revenus professionnels. Les conditions pour obtenir ces indemnités sont variables selon les statuts professionnels (salarié, fonctionnaire, travailleur indépendant, demandeur d’emploi, profession libérale, etc.) et les conventions collectives.
Pensez à prévenir votre ou vos employeurs dès le premier jour de votre arrêt de travail. Cela permettra de conserver un bon contact et facilitera, à terme, une reprise du travail dans les meilleures conditions.
Si vous souhaitez reprendre votre activité professionnelle pendant vos traitements, vous pouvez contacter le médecin du travail.
Quelque temps avant la reprise du travail, une visite de pré-reprise est prévue par le Code du travail. Cette visite peut être demandée par vous-même, votre médecin traitant ou le médecin-conseil de votre caisse d’assurance maladie. Elle est effectuée auprès de la médecine du travail (appelée aussi "service de santé au travail"). Son but est de faciliter votre réintégration sociale et professionnelle. À la suite de cette visite, il est possible de prévoir un aménagement de votre poste comme la modification de l’outillage ou des rythmes de travail (temps partiel thérapeutique, par exemple).
La visite de pré-reprise ne remplace pas la visite de reprise du travail qui, elle, est demandée par votre employeur ou, éventuellement, par vous-même, et qui doit être faite dans les 8 jours suivant votre reprise professionnelle.