Quelles sont les différentes modalités d’hospitalisation ?

Différentes modalités d’hospitalisation existent pour répondre à vos besoins, à votre état de santé et à la mise en place des thérapies prévues pour soigner votre cancer.

L’hospitalisation classique

En hospitalisation classique, vous dormez à l’hôpital. La durée de l’hospitalisation est évaluée au jour le jour, selon vos besoins.

Vous pouvez être hospitalisé sur une longue période si vous avez besoin d’une surveillance rapprochée et de soins continus pendant une phase de votre traitement.

La date de votre sortie est décidée par l’équipe soignante, avec votre accord, lorsque vous estimez ensemble que vous êtes prêt à rentrer chez vous, ou dans une autre structure adaptée à vos besoins.

L’hospitalisation de semaine

L’hospitalisation de semaine est une unité de soins de l’hôpital qui fonctionne le plus souvent du lundi matin au vendredi soir, afin de vous accueillir pour réaliser un traitement ou un bilan programmé sur plusieurs jours. Vous y dormez le temps de votre séjour.

L’hospitalisation en ambulatoire ou en hôpital de jour

Certains traitements et soins sont réalisés en ambulatoire ou en hôpital de jour, c’est-à-dire que vous entrez à l’hôpital pour recevoir votre traitement, puis vous retournez à votre domicile le jour même. De nombreux traitements du cancer ne nécessitent pas d’hospitalisation longue et sont donc effectués en ambulatoire (radiothérapie, chirurgie, certaines chimiothérapies…).

Bon à savoir : 

La majorité des chimiothérapies se font en ambulatoire.

La prise en soins à domicile

Plusieurs structures existent pour coordonner et organiser votre prise en soins à domicile : des établissements d’hospitalisation à domicile (HAD), des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) ou des services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD).

Sous certaines conditions, l’intervention conjointe d’un établissement d’HAD et d’un SSIAD ou d’un SPASAD peut être mise en place.

L’hospitalisation à domicile (HAD)

L’hospitalisation à domicile (HAD) permet d’assurer à votre domicile des soins médicaux et paramédicaux complexes, pour une période limitée mais renouvelable en fonction de l’évolution de votre état de santé. Il peut s’agir de soins ponctuels, comme une chimiothérapie, de soins de réadaptation ou de soins palliatifs.

L’HAD intervient exclusivement sur prescription médicale, avec l’accord de votre médecin traitant. Elle est prise en charge par l’assurance maladie. Les soins infirmiers sont réalisés par les infirmiers libéraux ou par les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD).

L’HAD peut être envisagée si ces trois conditions sont réunies :

  • vous êtes hospitalisé et le médecin qui vous suit à l’hôpital estime que les soins peuvent être poursuivis chez vous ;
  • les conditions de votre domicile le permettent après enquête d’un assistant de service social. La notion de domicile recouvre le domicile personnel, mais aussi les établissements d’hébergement collectif (EHPAD, par exemple) ;
  • vous et votre famille êtes d’accord.

Avant toute admission en HAD, une évaluation de votre situation est réalisée par l’équipe soignante de l’établissement. Celle-ci se rend à votre domicile pour s’assurer de sa faisabilité et fixer les conditions matérielles requises par le projet de soins. Le matériel et les fournitures nécessaires sont livrés à votre domicile par l’établissement ou par un prestataire extérieur. Les matériels nécessitent parfois un réaménagement provisoire des lieux, par exemple en cas d’installation d’un lit médicalisé.

Organiser votre prise en soins à domicile

  • Les prestataires de services en santé sont des entreprises spécialisées dans la technologie médicale des soins à domicile. Ils fournissent la location ou la vente de matériel (lits adaptables, par exemple), l’installation de l’équipement pour l’assistance respiratoire, ainsi que l’installation de produits et services pour des perfusions ou la nutrition. Ils ont aussi un rôle de coordination dans l'organisation de votre prise en charge à domicile.
  • Les équipes mobiles des soins palliatifs hospitalières (EMSP) aussi ont l’habitude d’organiser des soins à domicile : elles peuvent vous conseiller sur l’aide au retour et au maintien à domicile ainsi que sur la structure la mieux adaptée à votre situation (médicale, sociale et financière).

Les soins infirmiers à domicile

Si votre état de santé nécessite une surveillance régulière, vous pouvez bénéficier de services de soins infirmiers à domicile. Les infirmiers libéraux, les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et les services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD) interviennent chez vous pour dispenser des soins infirmiers (pansements, aide à la prise de traitement, prélèvement sanguin…) et d’hygiène corporelle. Ils proposent également un service d’aide à domicile.

Les infirmiers libéraux peuvent travailler indépendamment ou pour des SSIAD ou des SPASAD. Les SSIAD coordonnent divers professionnels pour garantir la continuité de vos soins à domicile. Les SPASAD offrent les mêmes services que les SSIAD, avec en plus des services d’aide à domicile.

L’intervention de ces professionnels est prise en charge par l’assurance maladie sur prescription médicale.

Bon à savoir :

  • Le personnel travaillant dans le cadre d'un SSIAD est constitué d'infirmiers, d'aides-soignants, d'aides médico-psychologiques, et éventuellement de pédicures-podologues, d'ergothérapeutes, de psychologues. Un infirmier spécialisé évalue vos besoins par le biais de visites à domicile et établit votre projet individualisé de soins, puis coordonne les interventions des professionnels. La continuité de ces soins doit être garantie.
  • Les droits aux SSIAD ont été étendus aux personnes de moins de 60 ans présentant un handicap et / ou atteintes de maladies chroniques ou d’affections de longue durée (ALD), comme un cancer.

Pour les patients âgés : les unités de coordination en oncogériatrie (UCOG)

L’oncogériatrie est une pratique qui vise à assurer des soins adaptés à tout patient âgé atteint de cancer. La prise en charge de ces malades implique souvent des considérations spécifiques liées à l'âge : gestion des comorbidités, fragilité physique, interactions médicamenteuses... Le but est d'adapter les soins oncologiques pour répondre aux besoins particuliers des personnes âgées et d'améliorer leur qualité de vie pendant et après le traitement du cancer.

L’oncogériatrie est donc le fruit d’une collaboration entre différents professionnels de santé : oncologues, gériatres, médecins généralistes et, plus largement, l’ensemble des acteurs de santé impliqués dans l’évaluation de l’état du patient et la conduite du traitement.

Elle repose sur une évaluation initiale effectuée à partir de tests visant à dépister la fragilité du patient d’après plusieurs composantes :

  • l’autonomie motrice ;
  • l’auto-évaluation de son état de santé ;
  • le nombre de médicaments pris au long cours, leurs indications et les risques d’interactions ;
  • l’évaluation nutritionnelle ;
  • l’état des fonctions cognitives ;
  • l’état psychologique.

Pour en savoir plus, consultez notre page sur les unités de coordination en oncogériatrie.