Chimiothérapie : quels effets indésirables possibles ?

Chaque médicament de chimiothérapie a une toxicité particulière et agresse donc plus tel ou tel type de cellule. C’est la raison pour laquelle une chimiothérapie entraîne parfois des effets indésirables. Il peut s’agir de nausées, vomissements, inflammation de la bouche (mucite) ou aphtes, diarrhée ou constipation, perte temporaire des cheveux (alopécie), fatigue, changement de poids, baisse des globules blancs, des globules rouges ou des plaquettes.

Les médicaments de chimiothérapie s’attaquent non seulement aux cellules cancéreuses de la tumeur, mais également aux cellules saines qui se divisent rapidement. Parmi celles-ci, on compte :

  • les cellules du tube digestif ; 
  • les cellules à l’origine des cheveux et des poils ; 
  • les cellules de la reproduction ; 
  • les cellules de la moelle osseuse qui fabriquent les globules du sang (globules blancs, globules rouges et les plaquettes).

Contrairement aux idées reçues, les médicaments pris par voie orale, sous forme de comprimés ou de gélules, entraînent aussi des effets indésirables.

les effets indésirables généraux

LA FATIGUE

Tout au long de la maladie et de son traitement, l’organisme dépense beaucoup d’énergie. La fatigue est l’un des effets indésirables les plus fréquents du cancer et de ses traitements.

POURQUOI EST-ON FATIGUÉ LORS D’UN TRAITEMENT DE CHIMIOTHÉRAPIE ?

La fatigue est liée à plusieurs facteurs possibles :

  • la maladie elle-même ;
  • l’appréhension des examens et des traitements ;
  • les déplacements quotidiens ;
  • l’attente avant les consultations ;
  • le nombre de cures et la tolérance à la chimiothérapie. Les différents effets indésirables sont parfois source de fatigue, que ce soit une baisse des globules rouges dans le sang (anémie), un manque d’appétit, une alimentation déséquilibrée, des nausées et des vomissements, une infection, une fièvre, des douleurs, mais aussi un manque d’activité physique ;
  • plusieurs traitements combinés ;
  • les soucis occasionnés par la maladie, l’opération chirurgicale, l’angoisse de l’avenir, le stress, une dépression.

LA NÉCESSITÉ DE PRENDRE EN CHARGE LA FATIGUE QUAND ELLE APPARAÎT

La fatigue d’un patient traité pour un cancer ne doit pas être banalisée. Il n’est pas normal qu’il soit anéanti par la fatigue sous prétexte qu’il est soigné pour un cancer.

La fatigue a des répercussions importantes sur les activités quotidiennes, ainsi que sur la qualité de vie. Elle est à l’origine de sentiments d’impuissance, de détresse et parfois de dépression. C’est la raison pour laquelle la fatigue doit être prise en charge dès qu’elle apparaît.

Pour en savoir plus sur la fatigue, ses causes et les façons dont elle peut être prise en charge, vous pouvez consulter le dossier Fatigue.

LES DOULEURS

Les effets indésirables des médicaments de chimiothérapie sont parfois douloureux : il peut s’agir d’inflammation de la bouche, de l’œsophage, du pharynx, du vagin, brûlure d’estomac, colique, douleurs musculaires et articulaires, notamment aux mains ou aux pieds.

La douleur doit être prise en charge en même temps que le traitement du cancer.

Pour en savoir plus sur les douleurs ressenties à un moment de la maladie et les façons de la soulager, vous pouvez consulter le dossier Douleur.

LA SENSIBILITÉ AU TRAITEMENT ET ALLERGIES

Certaines personnes présentent une sensibilité particulière aux médicaments de chimiothérapie. Cette hypersensibilité peut être à l’origine d’allergies.

En prévention, le médecin propose des médicaments contre les allergies (antihistaminiques) ou à base de cortisone (corticoïdes) si cela est nécessaire.

LES PERTURBATIONS DU POIDS

Un patient atteint d’un cancer est souvent décrit ou représenté comme amaigri.

Cependant, certaines personnes traitées par chimiothérapie prennent du poids. Les médicaments de chimiothérapie ne sont pas eux-mêmes responsables de cette prise de poids. Il est possible que le stress et le ralentissement de l’activité physique provoqués par la chimiothérapie y contribuent.

Il est conseillé de suivre régulièrement son poids et d’informer son médecin si le patient perd ou prend rapidement deux kilos ou plus. Le médecin peut orienter la personne vers une diététicienne dont le rôle est de l’aider à trouver un équilibre alimentaire, avant, pendant et après la chimiothérapie.

Pendant le traitement de chimiothérapie, il est possible de manger comme d’habitude et ce que l’on souhaite en privilégiant toutefois une alimentation équilibrée.

DES EFFETS INDÉSIRABLES NON SYSTÉMATIQUES, MODÉRÉS ET TEMPORAIRES

Si les effets indésirables de la chimiothérapie sont fréquents, ils sont non systématiques, modérés et temporaires. Ils sont directement liés au type de médicaments administrés, à leurs doses, à leur association avec d’autres médicaments, à la réaction individuelle de chaque patient, ainsi qu’à son état général.

Les effets indésirables sont variables d’une cure de chimiothérapie à l’autre.

Les chimiothérapies n’entraînent pas toutes des effets indésirables ; cela ne signifie pas pour autant que le traitement est inefficace.

Lorsqu’ils sont présents, ces effets indésirables n’apparaissent pas tous en même temps.

DES SOINS ET DES MÉDICAMENTS POUR LIMITER LES EFFETS INDÉSIRABLES

Certains de ces effets indésirables peuvent être limités, voire évités, par des soins, la prise de médicaments ou l'adoption de certains comportements comme une alimentation équilibrée pour limiter les prises de poids.

Beaucoup de progrès ont été faits ces dernières années pour améliorer le confort des personnes traitées par chimiothérapie.

Les recommandations du médecin par rapport à ces effets indésirables visent à améliorer la qualité de vie du patient. Il est important de les suivre.

Vous allez recevoir un traitement de chimiothérapie à base de 5-fluorouracile (5-FU) ou de capécitabine ?

Ces chimiothérapies peuvent être associées à des effets indésirables parfois graves, notamment chez certains patients dont l'organisme n'est pas capable d'éliminer correctement ces médicaments anticancéreux.

Pour en savoir plus : 

Fiche Patients - Chimiothérapie 5-FU et déficit en enzyme DPD

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