Données globales d’épidémiologie des cancers
Mis à jour le
Le nombre estimé de nouveaux cas de cancer en 2023 est de 433 136 (57 % chez l’homme, 43 % chez la femme).
Le nombre de décès par cancer en 2022 est de 164 095 (56 % chez l’homme, 44 % chez la femme).
Population adulte
Incidence
On estime à 433 136 le nombre de nouveaux cas de cancer diagnostiqués en 2023 en France métropolitaine (245 610 hommes et 187 526 femmes). Les taux d’incidence (standardisés monde) sont estimés à 354,9 pour 100 000 hommes et 274,0 pour 100 000 femmes. L’âge médian au diagnostic était de 70 ans chez l'homme et de 68 ans chez la femme.
Chez l'homme, le cancer de la prostate reste de loin le plus fréquent (59 885 nouveaux cas, -1,1 % d'évolution du taux d'incidence entre 2010 et 2023), devant le cancer du poumon (33 438 cas, -0,5 %) et le cancer colorectal (26 212 cas, -0,5 %).
Chez la femme, le cancer du sein se situe en tête (61 214 cas, +0,3 % d'évolution du taux d'incidence entre 2010 et 2023), devant le cancer colorectal (21 370 cas, +0,4 %) et le cancer du poumon (19 339 cas, +4,3 %).
Les dernières estimations décrivent une situation plutôt encourageante chez les hommes, avec une diminution de l’incidence ou une stabilité pour les cancers les plus fréquents. Chez les femmes, deux cancers en particulier montrent une augmentation
préoccupante : le cancer du poumon et le cancer du pancréas.
Les deux cancers dont le taux d'incidence a le plus augmenté entre 1990 et 2023 sont le mélanome cutané chez les hommes (+3,5 %) et le cancer du poumon chez les femmes (+5 %).
Mortalité
En 2022, le nombre de décès par cancer est de 164 095 : 91 503 chez l'homme et 72 592 chez la femme (contre 89 600 hommes et 67 800 femmes en 2018). Les taux de mortalité (standardisés monde) estimés sont de 110,2 pour 100 000 hommes et 69,4 pour 100 000 femmes. L’âge médian au décès est de 73 ans chez l'homme et de 75 ans chez la femme.
En termes de mortalité, le cancer du poumon se situe au premier rang chez l’homme (20 578 décès), devant le cancer de la prostate (9 228 décès) et le cancer colorectal (8 977 décès).
Chez la femme, le cancer du sein est la première cause de décès par cancer (12 757 décès), devant le cancer du poumon (10 318 décès) et le cancer colorectal (7 998 décès).
L’évolution annuelle du taux de mortalité standardisé (TSM) montre une diminution globale de la mortalité par cancer entre 2012 et 2022: -2,1% par an chez les hommes et -0,5% par an chez les femmes. Cette diminution, plus marquée chez les hommes, résulte d’une modification des cancers incidents, de diagnostics plus précoces et d’importantes avancées thérapeutiques parmi les cancers les plus fréquents.
Enfants et adolescents
Chez les enfants et les adolescents, le cancer touche chaque année, en moyenne, 2 200 nouvelles personnes (1 817 chez les moins de 15 ans et 443 chez les adolescents de 15 à 17 ans en 2023). Les cancers pédiatriques constituent une multitude de maladies rares, qui rend la recherche complexe. Toutefois, la survie à 5 ans de cette population s'est améliorée de manière très significative ces dernières décennies, dépassant aujourd'hui 80%.
Enfants
Sur la période 2011-2021, le Registre national des cancers de l’enfant (RNCE) a recensé 20 049 cas de cancers chez les enfants de 0 à 14 ans en France. Le taux de survie un an après le diagnostic est estimé à 92% et le taux de survie à 5 ans, à 83%.
Les principales localisations cancéreuses sont les "autres cancers" (35%), les leucémies (28%, dont 80% de leucémies aiguës lymphoblastiques), les tumeurs du système nerveux central (SNC : 26%) et les lymphomes (11%). S
Spécificités des cancers de l'enfant
Les cancers de l’enfant diffèrent de ceux de l’adulte par leurs caractéristiques histopathologiques et biologiques, avec une extrême rareté des carcinomes, majoritairement rencontrés chez l’adulte. Les principaux types de cancers observés chez l’enfant sont les leucémies, les tumeurs du système nerveux central et les lymphomes.
Un quart des tumeurs de l’enfant sont des tumeurs embryonnaires (néphroblastomes, neuroblastomes, rétinoblastomes, par exemple), quasiment inexistantes chez l’adulte.
Adolescents
Sur la période 2011-2021, 4 910 cas de cancers ont été enregistrés chez les 15-17 ans en France. Les principales localisations sont les lymphomes (29% des cas, dont 85% de maladies de Hodgkin), les tumeurs du système nerveux central (SNC : 17%) et les leucémies (15% dont 53% de leucémies aiguës lymphoblastiques). Les "autres cancers" représentent 39% des diagnostics.
Taux de survie des 15 à 17 ans diagnostiqués entre 2000 et 2004 : 94% à un an et 82% à cinq ans.
Source : Registre national des cancers de l'enfant
Les données épidémiologiques des cancers pédiatriques
En France, les données épidémiologiques relatives aux cancers de l’enfant proviennent de deux registres pédiatriques nationaux :
- le Registre national des hémopathies malignes de l’enfant (RNHE) ;
- le Registre national des tumeurs solides de l’enfant (RNTSE).
Ils recensent tous les cas de cancers des enfants de moins de 15 ans en France métropolitaine, depuis 1990 pour les hémopathies malignes et depuis 2000 pour les tumeurs solides.
Depuis 2011, ces deux registres couvrent également les départements et régions d’outre-mer.
La couverture des deux registres, initialement dédiée aux enfants de moins de 15 ans, a été, ces dernières années, étendue aux 15-17 ans. Ils recueillent les données relatives au diagnostic et au traitement, et surveillent l’évolution de la survie comme la survenue d’éventuels effets tardifs de la maladie ou des traitements.
Ces deux registres participent à un programme partenarial scientifique entre Francim, le Réseau français des registres de cancers, les Hospices civils de Lyon, Santé publique France et l’Institut national du cancer.
Vivre avec un cancer
En 2018, le nombre de personnes de 15 ans et plus vivantes et ayant eu un cancer au cours de leur vie est de l’ordre de 3,8 millions. Leur risque de second cancer est augmenté, en moyenne, de 36% par rapport au risque de cancer de la population générale.
L’Institut a actualisé une enquête nationale menée en 2012 puis en 2014 et portant sur 4 349 personnes dont le cancer avait été diagnostiqué cinq ans auparavant. Cette étude VICAN 5 dresse un panorama de la vie après un cancer, sur le plan médical mais aussi psychologique, social et professionnel.
VICAN 5 a porté sur 4 179 personnes, parmi lesquelles 2 009 individus ayant déjà participé à l’enquête VICAN 2 (2014) et auxquels s’ajoute un échantillon complémentaire de 2 165 personnes. L'Institut a piloté cette enquête en partenariat avec les principaux régimes d’assurance maladie, (CNAM, MSA) et avec l’Inserm.
Il en est ressorti, notamment, que 63,5% des personnes souffrent de séquelles dues au cancer ou aux traitements et que, parmi les personnes en emploi au moment de leur diagnostic, 20% ne travaillent plus cinq ans après.
Documents à télécharger
Synthèse Estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018_ Juillet 2019
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