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Mélanome cutané infiltrant en France : évolution de l’incidence en fonction des facteurs histopronostiques sur la période 1998-2005

Ce rapport de l'Institut national de veille sanitaire présente l'évolution de l’incidence du mélanome cutané infiltrant en France sur la période 1998-2005

Contexte : en 2005, l’incidence du mélanome cutané se situe au 9e rang des cancers en France. En augmentation depuis 1980, son incidence connaît toutefois un ralentissement après 2000. Selon des études internationales, cette variation d’incidence n’affecte pas de la même manière les différents types histologiques de mélanomes. Objectifs : décrire à partir des données de registres de cancer français, l’évolution de 1998 à 2005 de l’incidence des mélanomes cutanés infiltrants (mélanomes invasifs) selon la forme anatomo-clinique et l’indice de Breslow (i.e. épaisseur de la tumeur). Méthode : les cas incidents de mélanomes cutanés invasifs (MCI) ont été identifiés par 11 registres généraux de cancer métropolitains du réseau Francim. Les cas correspondaient aux codes topographiques C44 et histologiques 8 720 à 8 780 (comportement /3) de la Classification internationale des maladies appliquée à l’oncologie – 3e édition (CIM-O-3). Les taux d’incidence ont été standardisés sur la population mondiale (standardisation directe). Les taux de variation annuels moyens (TVAM, et leurs intervalles de confiance à 95 %, IC95 %) ont été calculés à l’aide d’un modèle âge-dérive. Résultats : 8 128 cas de MCI ont été diagnostiqués. Il existe des différences significatives de répartition des cas entre les deux sexes selon la topographie de la lésion, la forme anatomo-clinique, et l’indice de Breslow. Globalement, l’incidence augmente significativement pour les deux sexes (TVAM= + 3,4 % [IC95 % : 1,5 ; 5,5] chez l’homme et TVAM= + 3,3 % [IC95 % : 1,6 ; 5,0] chez la femme). Cette augmentation reste significative pour le mélanome à extension superficielle (SSM) pour les deux sexes et pour le mélanome de Dubreuilh (MD) et les mélanomes "inclassés" (MI) chez les hommes. L’incidence des mélanomes dont l’indice de Breslow est ≤1mm augmente de façon significative chez l’homme (TVAM= + 6,6 % [IC95 % : 4,5-8,8]) et la femme (TVAM= + 6,8 % [IC95 % : 4,9 ; 8,7]) alors que les tumeurs d’épaisseur non précisée diminuent de façon significative (TVAM= -7,1 % [IC95 % : -12,2 ; -1,6] chez l’homme et TVAM= -13,1 % [IC95 % : -17,4 ; -8,6] chez la femme). Conclusion : chez les femmes l’augmentation d’incidence des MCI est principalement liée à l’augmentation des mélanomes de type SSM. Chez les hommes l’augmentation concerne non seulement les SSM mais également les MD et les MI. L’augmentation d’incidence des MCI dont l’épaisseur est ≤1 mm est difficile à interpréter car, dans le même temps, l’incidence des MCI d’épaisseur non précisée diminue. Ces difficultés d’interprétation devraient s’amoindrir du fait d’une meilleure documentation des facteurs histopronostiques.

http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-chroniques-et-traumatismes/2012/Melanome-cutane-infiltrant-en-France-evolution-de-l-incidence-en-fonction-des-facteurs-histopronostiques-sur-la-periode-1998-2005

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