Le tabac, premier facteur de risque évitable de cancers
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Le tabac reste en France la première cause de mortalité évitable, avec environ 75 000 décès par an, dont 46 000 par cancer (Bonaldi et al., 2016). La Stratégie décennale de lutte contre les cancers publiée en 2021 et le troisième Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2023-2027 ont réaffirmé l’objectif de parvenir à la première génération sans tabac d’ici 2032 (moins de 5 % de prévalence de tabagisme à l’âge adulte pour les générations nées à partir de 2014).
En 2024, 24,0 % des personnes âgées de 18 à 79 ans déclarent fumer, dont 17,4 % quotidiennement.
La diminution du taux de tabagisme quotidien, amorcée en 2016, interrompue lors de la pandémie de Covid-19, reprend depuis 2021. Le taux de tabagisme quotidien était alors de 25 %. La part de personnes n’ayant jamais fumé continue de progresser pour atteindre 44 % en 2024.
Plus de la moitié des fumeurs quotidiens (55,0 %) déclarent avoir envie d’arrêter de fumer.
D’après la dernière édition de l’Eurobaromètre menée en 2023 parmi les 15 ans et plus, la prévalence du tabagisme en France reste au-dessus de la moyenne européenne de 3 points, et au-dessus des pays voisins (Espagne, Italie, Belgique, Allemagne).
Focus : la prévalence du tabagisme en baisse chez les plus jeunes
Les évolutions observées parmi les adolescents montrent que le tabagisme a nettement diminué depuis le début des années 2000. Ainsi, les fumeurs quotidiens parmi les jeunes de 17 ans représentant 15,6 % de cette population en 2022 contre 25,1 % en 2017. Cette baisse est désormais également observée parmi les jeunes adultes, avec 18% de fumeurs quotidiens parmi les 18-29 ans en 2024, proportion en nette baisse par rapport à 2021 (29%).
Source : Tabagisme : usage, envie d’arrêter et tentatives d’arrêt. In Baromètre de Santé publique France : résultats de l’édition 2024. Saint-Maurice : Santé publique France ; 2025 : 9 p. Disponible à partir de l’URL : https://www.santepubliquefrance.fr/
Le tabac est la cause directe ou un facteur favorisant de nombreux types de cancers. Il est responsable de plus de 8 cancers du poumon sur 10, de près de 70 % des cancers des voies aérodigestives supérieures (bouche, larynx, pharynx, œsophage) et de 35 % des cancers de la vessie.
Il serait aussi impliqué dans le développement des cancers du foie, du pancréas, de l'estomac, du rein, du col de l'utérus, du sein, du côlon-rectum, de l'ovaire et de certaines leucémies. Soit, au total, 17 localisations différentes de cancers.
Pourquoi fumer est-il dangereux ?
La nicotine, naturellement présente dans le tabac, favorise l'addiction mais elle n'est pas cancérigène. En revanche, la fumée du tabac contient 7 000 substances chimiques, dont 70 sont des cancérigènes connus : benzène, arsenic, chrome, goudrons, polonium... Ce sont ces substances-là qui favorisent le développement des cancers.
Le tabac présente un risque pour la santé quel que soit son mode de consommation : cigarette, tabac à rouler, cigarillo, cigare, pipe, chicha… Les cigarettes à moindre teneur en nicotine et en goudrons ne sont pas moins cancérigènes que les autres.
Le risque de développer une maladie liée au tabagisme est lié au nombre de cigarettes fumées chaque jour mais surtout à la durée pendant laquelle on a fumé. C’est pourquoi il est important de s’arrêter de fumer le plus tôt possible.
Le tabagisme passif
Le tabagisme passif est l'exposition à la fumée de tabac dans son environnement. Même si ses dangers sont moins élevés que pour le fumeur actif, ils sont aujourd'hui prouvés et reconnus. En France, près de 1 100 décès seraient liés au tabagisme passif chaque année, dont 150 par cancer du poumon. Ces données ont conduit les pouvoirs publics à prendre des mesures réglementaires afin d'interdire l'usage du tabac dans les lieux publics.
Les enfants de fumeurs sont particulièrement exposés au tabagisme passif.