Lymphome hodgkinien : les réponses possibles aux traitements

La réaction du lymphome hodgkinien aux traitements est évaluée à mi-parcours, puis à la fin du plan de traitement. Compte tenu de l'action différée de la radiothérapie, le bilan est réalisé deux mois après la fin de cette dernière.

Quelles sont les types de réponse du lymphome hodgkinien aux traitements ?

On distingue quatre types de réponses :

  • la réponse complète ;
  • la réponse partielle ;
  • la maladie stable ;
  • la progression de la maladie.

La réponse complète

Le terme de réponse complète s'applique quand tous les signes de la maladie ont disparu après le traitement. On parle aussi de rémission complète. Une rémission peut être complète même s'il existe une masse résiduelle mais non évolutive, surtout dans le médiastin. Même s'il ne s'agit pas d'une guérison certaine, les symptômes ne sont plus présents et le lymphome n'est plus détecté par les examens courants. Plus la rémission se prolonge et meilleures sont les chances de guérison. Toutefois, comme pour les autres cancers, un suivi médical à long terme est nécessaire.

La réponse partielle

Le terme de réponse partielle est utilisé quand le lymphome hodgkinien est traité et que la tumeur a diminué d'au moins la moitié de sa taille d'origine, sans avoir complètement disparu.

La maladie stable

La stabilité de la maladie désigne l'absence de diminution ou d'augmentation des anomalies tumorales pendant le traitement.

La progression de la maladie

Une progression du lymphome est évoquée lorsque la maladie évolue défavorablement ou quand la tumeur grossit pendant le traitement.

La maladie stable et la maladie progressive correspondent à des formes dites réfractaires, qui vont impliquer un autre traitement, dit "de deuxième ligne".

Quel traitement en cas de réponse insuffisante ou de rechute du lymphome ?

Lorsque le lymphome rechute, il est parfois nécessaire de prescrire de très fortes doses de chimiothérapie pour détruire les cellules cancéreuses. En raison de l'intensité des traitements, les cellules saines de la moelle osseuse peuvent être également détruites. Il peut alors devenir nécessaire de recourir à une greffe de moelle osseuse ou de cellules souches pour retrouver une moelle osseuse saine.

Il existe deux techniques possibles de greffes de cellules souches :

  • l'autogreffe (ou greffe autologue) : le patient reçoit ses propres cellules souches. C'est la technique utilisée aujourd'hui en cas de recours à une greffe de cellules souches. Elle présente l'intérêt de ne pas poser de problème de compatibilité ;
  • l'allogreffe (ou greffe allogénique) : elle consiste à greffer des cellules souches issues d'un donneur compatible. Les indications de l'allogreffe sont plus limitées, et discutées au cas par cas.

Une greffe peut être très éprouvante pour l'organisme et n'est pas recommandée pour tous les malades. Avant d'envisager une greffe, et pour estimer ses chances de succès, les médecins prennent en considération votre âge, vos antécédents médicaux, le stade de votre lymphome et la réponse aux traitements précédents.

Comment se déroule une autogreffe de cellules souches, en pratique ?

La procédure utilisée pour prélever des cellules souches dans le sang est appelée "recueil". La technique la plus utilisée est la cytaphérèse. Elle consiste à filtrer le sang dans un appareil spécial au cours d'un prélèvement et à ne conserver que les cellules souches. Les autres composés sanguins sont immédiatement réinjectés dans le corps.

Le recueil est réalisé après des injections de stimulant de cellules souches, un facteur de croissance appelé G-CSF. Une analyse de sang permet ensuite de mesurer le taux de CD34, un marqueur spécifique des cellules souches. Si ce taux est trop bas, vous recevrez des injections complémentaires de stimulant de cellules souches. Lorsque votre taux de CD34 est bon, la cytaphérèse est effectuée. Si la quantité de cellules souches récoltée est insuffisante, une seconde cytaphérèse sera pratiquée.

À noter

Il est également possible de recueillir des cellules souches par un prélèvement de moelle osseuse sous anesthésie générale au bloc opératoire. Mais comme la cytaphérèse ne nécessite en principe pas d'hospitalisation, elle est utilisée dans plus de 95 % des cas.

Le recueil est effectué plusieurs semaines avant la greffe. Les cellules souches filtrées à partir du sang sont immédiatement congelées, jusqu’au jour de la greffe : c’est la conservation, ou cryopréservation.

Après le recueil de vos cellules souches, vous êtes hospitalisé pour recevoir de fortes doses de chimiothérapie. Ces fortes doses détruisent non seulement les cellules cancéreuses, mais aussi certaines cellules saines, en particulier les cellules souches : la moelle osseuse cesse de produire les cellules du sang pendant quelques jours. Le nombre des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes chute, et des transfusions peuvent alors être nécessaires.

Après la chimiothérapie, vos cellules souches, une fois décongelées, vous sont injectées par voie intraveineuse. Elles peuvent alors produire de nouvelles cellules saines en une à deux semaines. Grâce à cette greffe, les cellules sanguines sont de nouveau produites par l’organisme et leur taux dans le sang remonte ; c'est la sortie de l'aplasie. Vous pouvez alors quitter l'hôpital.

Le déroulement d'une autogreffe s'étale, à partir de l'administration de la chimiothérapie, sur trois à quatre semaines, en fonction de la durée de sortie de l'aplasie.

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