Lymphomes non hodgkiniens : quels soins de support ?
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Les soins de support font partie intégrante de votre parcours de soins. Ils ne sont ni secondaires, ni optionnels. Ils visent à vous assurer la meilleure qualité de vie possible. N’hésitez pas à parler à votre médecin et aux autres membres de l’équipe de la façon dont vous vivez la maladie et les traitements. Cela leur permet de vous apporter les soins et soutiens nécessaires, et de vous orienter aux mieux vers les professionnels concernés.
Les soins de support, qu'est-ce que c'est ?
L’approche de vos soins est globale et ne se limite pas aux traitements spécifiques du LNH. Des soins et soutiens complémentaires peuvent être nécessaires pour traiter les conséquences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue, troubles alimentaires, besoin de soutien psychologique, problèmes sociaux…
Ces soins, appelés soins de support, sont assurés par votre équipe médicale, notamment par votre médecin traitant, ou encore par d’autres professionnels spécialisés en fonction de vos besoins : spécialiste de la douleur, assistant social, diététicien, psychologue, psychiatre, kinésithérapeute, socio-esthéticienne, etc.
Ils comprennent :
- la gestion des effets indésirables des traitements ;
- l’évaluation et le traitement de la douleur, qu’elle soit due au cancer ou à ses traitements ;
- la possibilité pour vous et vos proches de consulter un psychologue ;
- la possibilité de bénéficier d’un accompagnement diététique et d’un programme d’activité physique adaptée ;
- la possibilité de rencontrer un assistant social pour vous aider dans vos démarches administratives.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter la fiche "Comprendre les soins de support" sur le site de France Lymphome Espoir.
Comment préserver votre fertilité ?
Il est très important de parler de la préservation de la fertilité avant de commencer un traitement si vous envisagez d’avoir des enfants. Certains médicaments de chimiothérapie sont en effet susceptibles de provoquer une baisse de la fertilité, voire une infertilité. Celle-ci n’est pas forcément définitive. Cela dépend notamment de votre âge et du type de traitement employé.
Une radiothérapie délivrée au niveau des organes génitaux peut entraîner une stérilité. Pour en savoir plus sur les effets de la radiothérapie sur la fertilité, vous pouvez consulter notre dossier sur les effets secondaires de la radiothérapie.
Selon votre situation, une consultation au Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (CECOS) le plus proche de chez vous peut vous être proposée. Cette structure spécialisée assure le recueil et la conservation de vos gamètes (spermatozoïdes et ovules) et/ou de vos tissus germinaux (c’est-à-dire du tissu testiculaire ou ovarien).
Quels sont les effets des traitements chez les hommes ?
L’infertilité masculine est provoquée par l’arrêt de la production de spermatozoïdes par les testicules. Il est possible d’envisager une congélation de sperme avant de commencer le traitement. Les spermatozoïdes sont recueillis et congelés pour une utilisation ultérieure.
Parfois, la seule présence du lymphome peut entraîner une diminution du nombre, voire une absence totale de spermatozoïdes dans le sperme, avant même le début du traitement. Lorsque le recueil de sperme est impossible, un prélèvement chirurgical du tissu testiculaire peut parfois être proposé.
Quels sont les effets des traitements chez les femmes ?
Le traitement du lymphome chez une femme peut perturber le fonctionnement des ovaires et entraîner d’autres effets qui ne permettront pas de mener à bien une grossesse.
Pour les femmes en âge d’avoir des enfants, le recours à une équipe spécialisée dans la mise en œuvre de mesures permettant de préserver la fertilité peut être proposé dans certains cas, en fonction du traitement initial et de ses conséquences possibles sur la fonction ovarienne. Cette consultation permet d’obtenir des informations complémentaires et de mettre en œuvre des mesures de préservation de la fertilité adaptées à chaque patiente.
Si vous êtes en âge d’avoir des enfants, vous pouvez discuter de ces options avec votre médecin avant de commencer votre traitement.
Par mesure de précaution, il est préférable d’être à distance de la fin de son traitement avant d’envisager une grossesse. Il est conseillé de parler de vos éventuels projets de grossesse après les traitements avec votre hématologue et un gynécologue obstétricien. L’allaitement est également déconseillé, afin d’éviter d’exposer le bébé aux effets des traitements du lymphome.
Comment faire reconnaître votre cancer comme maladie professionnelle ?
La survenue de certains cancers peut être liée à une exposition à des substances ou à des procédés cancérigènes durant l’activité professionnelle. Dans ce cas, il est possible de faire reconnaître le cancer en maladie professionnelle. Cela permet de bénéficier de certaines prestations professionnelles, notamment des indemnités journalières plus élevées en cas d’arrêt maladie et sans délai de carence, et le versement d’une rente ou d’une indemnité en cas de séquelles définitives.
Une reconnaissance possible en cas d’exposition aux pesticides
Depuis 2015, les lymphomes non hodgkiniens peuvent être reconnus comme maladie professionnelle en cas d’exposition aux pesticides. Le décret n° 2015-636 du 5 juin 2015 a ajouté les lymphomes non hodgkiniens au tableau des maladies professionnelles en agriculture dans le Code rural et de la pêche maritime. Sont concernées les personnes qui ont effectué "des travaux exposant habituellement aux composés organochlorés, aux composés organophosphorés, au carbaryl, au toxaphène ou à l’atrazine :
- lors de la manipulation ou l’emploi de ces produits, par contact ou par inhalation ;
- par contact avec les cultures, les surfaces, les animaux traités ou lors de l’entretien des machines destinées à l’application des pesticides."
Le décret précise que la durée d’exposition doit être d’au moins dix ans.
Les démarches pour déclarer une maladie professionnelle
Si vous pensez que votre lymphome peut avoir une origine professionnelle, il est nécessaire d’en parler à votre médecin traitant. Ce dernier doit rédiger et vous remettre un certificat médical décrivant la nature et les symptômes de votre lymphome accompagné d’un document Cerfa de demande de reconnaissance de maladie professionnelle.
Vous devez ensuite effectuer une déclaration de maladie professionnelle auprès du régime d’assurance maladie dont vous dépendez, accompagnée du certificat médical.
Dès la réception de votre déclaration et du certificat médical initial, votre caisse d’assurance maladie dispose de trois mois pour instruire votre dossier et rendre un avis. S’il est complexe, un délai supplémentaire de trois mois peut être nécessaire. Des investigations sont parfois indispensables pour recueillir des informations complémentaires (recherche de l’exposition au risque, témoignages de collègues, etc.). Il s’agit d’une procédure contradictoire et l’avis de votre employeur sur l’exposition sera également recueilli.
À l’issue de l’instruction de votre dossier, votre caisse vous adresse par courrier une notification de reconnaissance ou non du caractère professionnel de votre maladie. Si le cancer est reconnu comme maladie professionnelle, vous bénéficiez de la prise en charge de vos soins dans le cadre du risque "accident du travail/maladie professionnelle (AT/MP)".
En cas de refus de reconnaissance du caractère professionnel de votre maladie, votre caisse vous indique dans son courrier les recours et les délais possibles pour contester cette décision.
En savoir plus : notre dossier dédié aux cancers d'origine professionnelle