Quelles sont les causes de la fatigue ?

La fatigue liée au cancer est un symptôme très fréquent et souvent invalidant. Elle peut être causée par la maladie elle-même, les traitements ou des facteurs psychologiques et sociaux. Cette fatigue se manifeste par un épuisement général et persiste parfois après les traitements. Elle affecte profondément la qualité de vie, rendant les activités quotidiennes difficiles. Il est crucial de la prendre en charge afin d’améliorer votre confort et de prévenir une dépression.

Qu’est-ce que la fatigue ? 

La fatigue est un état qui se traduit par une difficulté à effectuer des efforts physiques et à maintenir une activité intellectuelle. Elle peut ne pas avoir de cause apparente ou être due à une maladie. Elle est généralement provoquée par de nombreux facteurs : physiques, psychologiques et sociaux.

Fatigue et cancer

Une fatigue liée à un cancer est nettement plus importante que le sentiment de fatigue permanente que pourrait éprouver une personne en « bonne santé ». Il s’agit d’une sensation de grande fatigue, sans effort particulier et d’affaiblissement général de l’organisme (appelés aussi asthénie) qui est peu ou pas soulagée par le sommeil. 

La fatigue est l’un des symptômes les plus fréquents du cancer et de ses traitements. La majorité des personnes malades interrogées estiment que la fatigue affecte leur vie quotidienne autant, voire plus que la douleur. Ressentie comme anormale, la fatigue est souvent invalidante : de simples activités comme préparer un repas, monter un escalier, faire le ménage, se laver, s’habiller, parler, lire, prendre une décision, etc., deviennent de vraies épreuves.

Les personnes malades ont tendance à penser que la fatigue est normale dans le cadre de leur maladie, voire inévitable, et n’en parlent pas ou peu à leur médecin. Pour cette raison, la fatigue reste encore trop souvent sous-estimée et donc insuffisamment prise en charge. Or, elle nécessite d’être traitée au même titre que les autres les effets indésirables des traitements. 

Les causes de la fatigue en cancérologie sont complexes. Elle peut être provoquée par plusieurs facteurs : la maladie elle-même, le type et le stade du cancer, les traitements et leurs effets indésirables (anémie, nausées, infections, etc.), l'anxiété, la douleur, les déplacements, les troubles du sommeil, la perte de poids, les soucis sociaux ou familiaux, et même la dépression. Tous ces éléments contribuent à l'épuisement physique et mental des patients.

La fatigue liée à la maladie

La fatigue touche la personne malade de différentes manières et peut survenir à divers moments de la maladie et des traitements. 

Il arrive qu’une grande fatigue soit le signal d’alarme qui amène à consulter un médecin. Pendant les traitements (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie), la fatigue est très présente, renforcée par le stress, les examens et les gestes médicaux répétitifs. Bien que la fatigue diminue après les traitements, elle peut parfois persister plusieurs mois, voire des années. 

Lorsqu’elle est trop intense, la fatigue peut entraîner une dépression. Il est important de ne pas la sous-estimer et de signaler à l’équipe soignante ce que vous ressentez. 

La fatigue liée à la chirurgie

La chirurgie, utilisée pour traiter le cancer, entraîne une fatigue importante due à l'anesthésie, aux pertes de sang, aux douleurs post opératoires, et à l'anxiété avant et après l'opération. 
Cette fatigue diminue progressivement et disparaît le plus souvent trois mois après l’intervention. Si une chimiothérapie ou une radiothérapie complètent la chirurgie, la fatigue générale se cumule.

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La fatigue liée à une radiothérapie

Une radiothérapie consiste à délivrer une dose de rayons sur la tumeur et sa région. Ces rayons entraînent des lésions au niveau des cellules cancéreuses, ce qui provoque leur destruction. Si la quantité de globules blancs, globules rouges ou plaquettes chute de façon trop importante, on parle d’aplasie. Elle est souvent responsable de fatigue.

La plupart des radiothérapies n’entraînent aucun impact sur les composants du sang. Seules les irradiations qui touchent une partie importante de la moelle osseuse, comme les irradiations larges du thorax, de l’abdomen, du bassin ou de la colonne vertébrale, nécessitent des précautions et une surveillance particulière avec notamment des analyses de sang pour prévenir l’aplasie. 

La fatigue pendant la radiothérapie est fréquente, due à l'anxiété liée à la maladie, l'aspect technique du traitement et les déplacements quotidiens à l'hôpital. La fatigue augmente progressivement durant les cinq à sept semaines de traitement et peut persister deux à trois mois après la fin de la radiothérapie. 

La fatigue est aussi accentuée par les effets indésirables des rayons et elle est plus ou moins intense en fonction de la zone irradiée. Une évaluation de votre état de fatigue avant de débuter une radiothérapie est essentielle pour comprendre les raisons de l’augmentation de la fatigue et adapter sa prise en charge.

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La fatigue liée aux traitements par médicaments

Les traitements médicamenteux du cancer, comme la chimiothérapie, l’hormonothérapie et l’immunothérapie, peuvent être utilisés seuls ou combinés pour traiter la maladie. 

La fatigue lors d'une chimiothérapie 

La fatigue, fréquente en chimiothérapie, s’intensifie généralement entre quatre et dix jours après chaque cure, puis diminue progressivement jusqu’à la cure suivante. Il peut arriver que la fatigue persiste plusieurs mois après la fin du traitement et devienne chronique. Il est important de se renseigner pour se préparer au mieux à la fatigue et adapter votre quotidien. 

La chimiothérapie affecte la moelle osseuse, où sont fabriqués les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. La diminution des globules rouges entraîne une anémie, cause majeure de fatigue. 

La diminution des globules blancs (neutropénie) augmente le risque d’infection. Pour contrer la neutropénie, des facteurs de croissance peuvent être prescrits pour stimuler la production de globules blancs, réduisant ainsi le risque d'infection et la fatigue associée. 

La quantité de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes peut baisser en même temps. Lorsque cette baisse est importante, on parle d’aplasie. Elle est responsable d’une fatigue importante.  Si une fièvre apparaît à ce moment-là, des antibiotiques permettent d’éviter ou de traiter des complications infectieuses. Une hospitalisation est souvent nécessaire pour mieux surveiller la personne malade.

Les effets indésirables de la chimiothérapie : perte de cheveux, nausées, vomissements, mucites, diarrhées ou constipation, etc. sont également responsables d’une fatigue physique et morale. Ils doivent être traités.

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La fatigue lors d’une hormonothérapie

L'hormonothérapie bloque l'action des hormones susceptibles de stimuler la croissance des cellules cancéreuses. Ses effets indésirables sont généralement moins importants que ceux d’une chimiothérapie et affectent notamment moins les composants sanguins. 

Cependant, en agissant sur les hormones, une hormonothérapie peut provoquer des nausées, des bouffées de chaleur, une prise de poids, des troubles des règles et une baisse de la libido. Ces effets indésirables sont souvent source de fatigue physique et psychologique. Si ces effets nuisent trop à votre qualité de vie, le médecin peut ajuster ou interrompre le traitement.

En savoir plus sur l'hormonothérapie.

La fatigue lors d’une immunothérapie

Une immunothérapie est un traitement qui vise à stimuler les défenses immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses. Les médicaments utilisés sont administrés par piqûre sous la peau (injection sous-cutanée). Après l’injection, les symptômes les plus fréquents ressemblent à ceux d’une grippe : courbatures, fièvre. Ces symptômes entraînent souvent une fatigue qui augmente avec la durée du traitement. Si vous êtes trop fatigué, il peut être nécessaire de diminuer les doses ou d’arrêter le traitement.

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La prise en charge d'une anémie

L'anémie est une cause fréquente de fatigue chez les patients atteints de cancer. Elle se manifeste par une baisse des globules rouges dans le sang. Cette baisse entraîne une diminution du taux d’hémoglobine et donc de l’apport d’oxygène dans toutes les parties du corps. Lorsque les globules rouges sont insuffisants, l’apport d’oxygène est moins régulier, ce qui entraîne une grande fatigue physique.

Les symptômes sont variables et plus ou moins marqués en fonction de la gravité de l’anémie. Ce peut être :

  • fatigue persistante, faiblesse
  • essoufflement à l'effort et au repos
  • pâleur, notamment des ongles et des lèvres
  • vertiges, maux de tête
  • augmentation du rythme cardiaque 
  • baisse de l’audition ou de la vue
  • problèmes de concentration, troubles du sommeil, difficultés à mener ses activités habituelles, manque de motivation
  • diminution de la libido

Ces symptômes ne sont pas tous spécifiques de l’anémie mais vous devez signaler rapidement au médecin leur apparition afin qu’ils puissent être rapidement pris en charge.

Le traitement de l'anémie dépend du taux d'hémoglobine et de la gravité des symptômes. Si le taux d'hémoglobine est inférieur à 8 g/100 ml, une prise en charge rapide est nécessaire, notamment par une transfusion de sang. Si le taux est au-dessus de 8 g/100 ml, l'anémie n’est pas considérée comme dangereuse mais nécessite tout de même un traitement diminuer la fatigue et ainsi améliorer la qualité de vie du patient.

Les options de traitement incluent :

  • un apport en fer et acide folique
  • une transfusion de globules rouges
  • l’injection d’érythropoïétine (EPO), une hormone qui stimule la production de globules rouges dans la moelle osseuse

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