L'intervention chirurgicale

Tout acte chirurgical nécessite une préparation spécifique. Le chirurgien et l'anesthésiste vous donne toutes les informations nécessaires au bon déroulé de l'opération et répondent à vos questions.

Comment se préparer pour une intervention chirurgicale ? 

Les consultations préopératoires

Vous êtes reçu par le chirurgien qui va vous opérer, afin de vous expliquer l'intervention (la préparation, le déroulé et les suites opératoires) et pour que vous puissiez poser toutes vos questions.

Au cours de ce rendez-vous, vous devez signer un consentement éclairé qui est un document sur lequel sont indiqués notamment le type d'intervention et les risques connus.

L'enjeu de ce rendez-vous et de la discussion avec le chirurgien est la compréhension de ce que l'on appelle « la balance bénéfice/risques », c'est-à-dire quels sont les risques de l'intervention proposée, par rapport aux bénéfices qui sont attendus.

Une consultation est également prévue avec un médecin anesthésiste. Vous êtes interrogé sur vos antécédents médicaux notamment allergiques, cardiaques, respiratoires, rénaux ainsi que les traitements suivis.

Un certain nombre d'examens peuvent être prescrits (électrocardiogramme, examens sanguins).

Si vous souffrez de problèmes dentaires (notamment de dents déchaussées), vous serez invité à consulter un dentiste avant l'intervention, si les délais le permettent.

Par ailleurs, si nécessaire, une aide au sevrage tabagique peut être mise en place. En effet, il a été démontré que l'arrêt du tabac quatre semaines avant l'intervention chirurgicale limitait le risque de complications post-opératoires et améliorait les capacités de cicatrisation. 

La préparation en général

Selon le type de cancer et le type d'intervention retenu, une préparation spécifique peut être nécessaire.

De façon générale, on demande au patient de suivre les consignes suivantes :

  • dans certains cas, arrêter l'aspirine 10 jours avant l'intervention (le médecin peut prescrire un autre médicament), pour éviter les risques d'hémorragie
  • être à jeun : c'est-à-dire ne pas manger, ne pas boire, ne pas fumer, ne pas mâcher de chewing-gum ni sucer de bonbons au moins 6 heures avant l'opération, sauf directives contraires,
  • ne pas prendre ses médicaments habituels, sauf directives contraires
  • prendre les médicaments prescrits par le chirurgien le cas échéant
  • retirer ses prothèses dentaires amovibles, ses bijoux, ses lunettes ou lentilles de contact, ses prothèses auditives

Selon le type d'intervention, votre admission à l'hôpital ou à la clinique se fait la veille ou le jour même de l'opération.

Le jour de la chirurgie, la zone opérée peut être tondue ou épilée (à la crème dépilatoire). On peut également vous demander de prendre une douche avec des produits antiseptiques.

Une prémédication pour préparer à l'anesthésie peut également être donnée quelques heures avant l'intervention.

L'hospitalisation

La chirurgie nécessite la plupart du temps une hospitalisation complète, c'est-à-dire que vous êtes hébergé à l'hôpital pour y passer au moins une nuit. C'est le chirurgien qui vous précisera la durée moyenne prévue de séjour à l'hôpital, en fonction de la façon dont s'est déroulée l'intervention, selon les suites opératoires (absence ou non de complications) et selon votre état de santé. 

Pour certains types d'intervention, elle peut être réalisée en ambulatoire. Cela signifie que vous rentrez chez vous le jour même.

L'intervention a toujours lieu dans un environnement stérile. Pour procéder à l'intervention, les chirurgiens recourent à l'anesthésie locale ou générale. La modalité d'anesthésie choisie dépend du type d'intervention et du souhait du patient.

L'anesthésie locale

L'anesthésie locale est utilisée pour les chirurgies mineures de type biopsie. Vous restez éveillé durant l'intervention, sans ressentir de douleur. 

Les produits anesthésiants peuvent être injectés ou appliqués sur la peau, au niveau de la zone concernée par l'intervention.

L'anesthésie régionale

Dans le cas de l'anesthésie régionale, les produits anesthésiants sont injectés dans la région qui entoure la moelle épinière, le point exact d'injection étant déterminé par les nerfs à insensibiliser.

Par exemple, les anesthésies rachidiennes et péridurales agissent sur le bas du corps. Les anesthésies régionales périphériques permettent d'insensibiliser un membre ou un segment de membre. Vous pouvez être éveillé durant l'opération ou alors être analgésié grâce à un sédatif, sans ressentir la douleur.

L'anesthésie générale

Dans le cas d'une anesthésie générale, vous êtes endormi pendant l'opération.

Les modalités d'anesthésie peuvent être différentes : utilisation d'un masque qui permet d'inhaler les produits ou injection des produits dans une veine du bras ou de la main.

Les produits utilisés pour une anesthésie générale ont un effet négatif sur la respiration et obligent à mettre en place pendant l'opération une assistance respiratoire à l'aide d'un appareil.

Pour recevoir cette assistance respiratoire vous êtes généralement intubé, c'est-à-dire qu'une sonde est placée au niveau des voies respiratoires. Tout au long de l'intervention, les fonctions vitales (respiratoires, cardiaques…) du patient sont surveillées.

L'anesthésie générale ne suppose pas obligatoirement une hospitalisation : dans le cas des anesthésies générales pour des examens endoscopiques tels qu'une fibroscopie ou une coloscopie, la dose de médicaments utilisées étant moins importante, le patient peut rentrer chez lui le jour même.

L'anesthésie est sous la responsabilité du chirurgien lorsqu'elle est locale. Par contre elle est toujours gérée par un médecin anesthésiste réanimateur lorsqu'elle est locorégionale ou générale.

hopital pasteur-3132-by_Antoine Doyen.jpg

@Antoine Doyen/Mirage collectif

Effets secondaires et réveil

La nature des effets secondaires engendrés par l'anesthésie varie selon le type d'intervention.

Pour les anesthésies générales, il peut se produire de façon exceptionnelle une allergie aux produits anesthésiants ou des complications rarissimes liées à l'état de santé du patient, telles que des convulsions, une paralysie, une perte de la sensibilité, un arrêt cardiaque.

A l'issue de l'intervention, vous êtes placé en observation en salle de réveil. Vous ne regagnez votre chambre qu'une fois parfaitement réveillé et lorsque votre état est jugé satisfaisant par l'équipe médicale.

Il peut arrivé que vous soyez placé en service de soins intensifs ou en réanimation : cela dépend notamment du type de chirurgie réalisée et de votre état de santé préalable.

Les établissements autorisés

Pour pratiquer les traitements du cancer, les établissements de santé, qu'ils soient publics ou privés, sont soumis à une autorisation délivrée par les autorités de santé régionales en fonction de critères précis. 

Ce dispositif d'autorisation vise à assurer, sur l'ensemble du territoire et pour tous les patients, une égalité d'accès à des soins de qualité.

Pour en savoir plus, consultez notre carte des établissements de santé autorisés pour la pratique de la cancérologie.

A lire aussi

Le suivi post-opératoire

Dans les jours qui suivent la chirurgie, un suivi est mis en place par l'équipe médicale pour vérifier le bon rétablissement du patient. Selon [...]

Les effets indésirables possibles de la chirurgie

Les effets secondaires de la chirurgie sont en partie liés au type de chirurgie réalisée, à la zone opérée et à l'état de santé du patient. [...]

Les différents types et objectifs de la chirurgie

La chirurgie est le traitement principal des tumeurs cancéreuses de type solide. Elle permet de retirer localement tout ou partie de la tumeur [...]