La radiothérapie externe

La radiothérapie externe est une technique de radiothérapie. Elle utilise une source externe de rayonnements
qui sont dirigés à travers la peau sur la zone à traiter.

La radiothérapie externe utilise un appareil appelé accélérateur de particules. Celui-ci permet de produire des rayons et de les diriger, à travers la peau, sur la zone où se trouvait la tumeur, dans le cas d’une radiothérapie réalisée après la chirurgie, ou sur la tumeur, si elle n’a pas été retirée par chirurgie.

La technique de radiothérapie externe la plus souvent utilisée pour traiter les cancers de l'endomètre est la radiothérapie conformationnelle en trois dimensions (3D). Elle consiste à faire correspondre le plus précisément possible - autrement dit à conformer - le volume sur lequel vont être dirigés les rayons au volume de la zone à traiter. Des techniques d'irradiation externe réalisées avec une intensité modulée (IMRT) sont en cours d'évaluation. Elles permettent d'irradier au mieux le volume cible tout en épargnant davantage les organes à risque situés dans la zone d'irradiation.

Les étapes du traitement par radiothérapie externe  

Avant le traitement proprement dit, la radiothérapie comporte une étape de repérage de la zone à traiter et une étape de calcul de la distribution de la dose (dosimétrie). C’est pourquoi il existe toujours un temps d’attente entre la prise de décision de la radiothérapie et le début effectif du traitement. Habituellement, la radiothérapie réalisée en complément de la chirurgie commence six à huit semaines après la chirurgie.

Le repérage 

L’oncologue radiothérapeute repère précisément la cible sur laquelle les rayons vont être dirigés et les organes à protéger (rectum, vessie, côlon, intestin grêle…). Pour cela, un scanner centré sur la zone à traiter est réalisé afin d’en obtenir une image en trois dimensions. 

Pendant ce repérage, votre position est soigneusement définie. Vous devrez la reprendre lors de chaque séance. Pour cela, un marquage sur la peau ou des contentions spécialement adaptées à votre morphologie (cales, coques de mousse, matelas thermoformés, etc.) sont réalisés.

La dosimétrie

Outre la dimension et l’orientation des faisceaux, l’étape de dosimétrie consiste à déterminer, par une étude informatisée, la distribution – autrement dit la répartition – de la dose de rayons à appliquer à la zone à traiter. 

Avec l’oncologue radiothérapeute, le physicien et le dosimétriste optimisent ainsi l’irradiation, de façon à traiter au mieux les tissus cibles tout en épargnant les tissus sains voisins. Cette étape ne nécessite pas votre présence.

Le traitement 

La salle dans laquelle se déroule la radiothérapie est une pièce qui respecte les normes de protection contre les rayonnements ionisants. Vous êtes installée par le manipulateur sur la table de traitement dans la position déterminée lors de la phase de repérage. Les rayons sont dirigés de façon précise vers la région à traiter et vous devez rester immobile. 

Pendant la séance, vous êtes seule dans la salle, mais vous restez en lien continu avec les manipulateurs par le biais d'un interphone et vous êtes surveillée par une caméra vidéo. 

Le temps de présence dans la salle de traitement (aux normes de radioprotection) est généralement de quinze minutes environ. Le temps d'irradiation lui-même est de courte durée, de l'ordre de quelques minutes. L'appareil tourne autour de vous sans jamais vous toucher. L'irradiation est invisible et indolore. 

Le plus souvent, la radiothérapie est réalisée en ambulatoire : vous rentrez chez vous quand la séance est terminée. Néanmoins, une hospitalisation complète est possible si votre état de santé général le nécessite. 

Les séances de radiothérapie ne rendent pas radioactif : il n'y a donc pas de précaution à prendre vis-à-vis de votre entourage une fois la séance terminée. 

En savoir plus sur le déroulement des séances d’irradiation

Le suivi 

Durant toute la durée de votre traitement, des consultations avec le radiothérapeute sont programmées régulièrement. L'objectif est de s'assurer que ce traitement se déroule dans les meilleures conditions. Des visites de contrôle sont également planifiées à l'issue du traitement.

En savoir plus sur le suivi pendant et après la radiothérapie 

Quels sont les effets secondaires possibles de la radiothérapie externe ?

Lors d'une radiothérapie externe, on ne peut pas éviter totalement d'irradier et donc d'altérer des cellules saines situées à proximité de la zone à traiter. Cela explique l'apparition d’effets secondaires. Ils varient selon la région traitée, la dose de rayons délivrée, la technique utilisée, l'effet des autres traitements, votre propre sensibilité et votre état de santé général. 

Votre traitement est planifié et administré de façon à les réduire le plus possible. L'équipe médicale vous informe sur ceux qui peuvent se produire dans votre situation et sur les moyens d'y faire face. Un suivi régulier permet de les détecter et de réajuster votre traitement si nécessaire.

La partie du corps irradiée pour traiter un cancer de l'endomètre est le pelvis, autrement dit le bassin. L'irradiation est parfois étendue à la partie supérieure de l'abdomen - région lombo-aortique - si les ganglions de cette région sont atteints. Les effets secondaires concernent donc les organes de ces deux régions et leurs fonctions : gastro-intestinales, urinaires, sexuelles.

Les effets secondaires immédiats

Les effets secondaires dits immédiats, aigus ou précoces se produisent pendant le traitement et les quelques semaines qui suivent. Ils sont souvent temporaires. Il s'agit de :

Troubles digestifs

Toute radiothérapie réalisée au niveau du pelvis peut provoquer des troubles digestifs et notamment des diarrhées. 

Les diarrhées se manifestent le plus souvent après les deux premières semaines de traitement. Ce trouble est fréquent, puisqu’il concerne jusqu'à 75 % des patientes. Si les diarrhées sont accompagnées de fièvre, contactez rapidement votre médecin.

D’autres troubles peuvent survenir : douleurs abdominales, crises hémorroïdaires, ou encore des nausées et des vomissements si l'irradiation a été étendue à la partie supérieure de l'abdomen. 

Des médicaments comme des anti-diarrhéiques, des antalgiques (antidouleurs) ou des antiémétiques (contre les nausées et vomissements) peuvent vous être prescrits pour les réduire. 

Troubles urinaires

Parfois, des troubles urinaires, comme une envie fréquente d'uriner (pollakiurie) peuvent survenir. Il est recommandé de ne pas prendre de médicament contre ces troubles sans avis médical 

Troubles cutanés 

Les troubles cutanés peuvent se manifester par la perte transitoire des poils pubiens ou par une rougeur de la peau, notamment au niveau du sillon interfessier. Cette rougeur - ou érythème - est traité par l'application d'éosine aqueuse

Fatigue

L’appréhension des examens et des traitements, les déplacements fréquents, l’attente lors des rendez-vous et la radiothérapie elle-même peuvent provoquer une fatigue physique ou morale. La fatigue dépend de votre tolérance à ce traitement et des autres effets secondaires. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante afin qu’elle soit prise en charge le mieux possible. Pour plus d’information, vous pouvez consulter le guide Fatigue et cancer.

En savoir plus sur les effets secondaires de la radiothérapie et connaître nos conseils.

Les effets secondaires tardifs

Les effets secondaires tardifs, appelés aussi complications, peuvent apparaître plusieurs mois après la fin du traitement, voire encore plus tard. Ils peuvent être durables : on parle alors de séquelles. 

Les progrès des techniques ont rendu ces effets secondaires moins fréquents : ils concernent moins de 10 % des patientes ayant reçu une radiothérapie. Lorsqu’ils surviennent, ils sont intriqués avec ceux des autres traitements.

Troubles digestifs 

Le trouble le plus fréquent est une colite, une inflammation du côlon. Cette colique est dite "radique" car provoquée par les rayons. Elle se traduit par des épisodes inflammatoires, souvent accompagnés de diarrhées, nécessitant une adaptation de votre régime alimentaire et éventuellement, des médicaments antispasmodiques ou antidiarrhéiques.

Parfois, une inflammation du rectum, appelée rectite radique, peut se produire et entraîner des saignements lors de l’évacuation des selles. Des médicaments (corticoïdes locaux) peuvent être prescrits. Si les saignements sont importants au point de modifier le taux d’hémoglobine dans le sang, les vaisseaux sanguins impliqués peuvent être traités par laser (cautérisation) après avis du radiothérapeute.

Plus rarement, une inflammation de l'intestin grêle, dite "grêle radique", peut se produire de façon récurrente et engendrer une occlusion intestinale : les selles et les gaz sont bloqués. Cette complication grave peut nécessiter une hospitalisation afin de procéder à une aspiration des sécrétions digestives à l'aide d'un tuyau introduit par le nez et de mettre en place une alimentation par perfusion. Dans de rares cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour enlever la zone intestinale lésée.

Troubles des fonctions génitales et de la sexualité 

Ces troubles peuvent se traduire par une sécheresse vaginale, un rétrécissement vaginal, des brides vaginales et des douleurs lors des rapports sexuels. Pour prévenir ces troubles et notamment le rétrécissement du vagin, le médecin peut vous prescrire, une fois le traitement par radiothérapie terminé, un traitement à base d'œstrogènes en application locale (en crème, par exemple) et un dilatateur, c’est-à-dire un tube en plastique destiné à être introduit de façon régulière dans le vagin pour éviter son rétrécissement.

L’activité sexuelle qui a dû être interrompue pendant la durée de la radiothérapie peut reprendre quelques semaines après la fin du traitement, si l’état local du vagin le permet. N’hésitez pas à poser des questions à votre médecin.

La radiothérapie externe peut aussi induire une ménopause prématurée : bouffées de chaleur, prise de poids, troubles du sommeil. En l'absence de contre-indications, un traitement hormonal de substitution peut vous être proposé afin de soulager ces symptômes.

Troubles urinaires

La radiothérapie peut provoquer une irritation de la vessie (cystite radique) qui se traduit par une douleur dans le bas-ventre et une envie fréquente d'uriner, parfois associées à la présence de sang dans les urines (hématurie). Il est important de signaler ces saignements à l'équipe médicale ou à votre médecin traitant.

La radiothérapie entraîne parfois une incontinence urinaire. Cette défaillance du contrôle des muscles qui retiennent l'urine dans la vessie est traitée par des séances de kinésithérapie et des médicaments antispasmodiques urinaires qui permettent de contrôler la contraction des muscles de la vessie.

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