Cancer de la prostate : la radiothérapie externe

Traitement de référence des cancers de la prostate localisés, la radiothérapie externe utilise des rayonnements ionisants pour détruire les cellules cancéreuses tout en préservant au maximum les tissus sains. Planifiée avec précision, elle peut être associée à une hormonothérapie et nécessite un suivi attentif pour prévenir et gérer les effets indésirables.

La radiothérapie externe est un type de radiothérapie au cours de laquelle les rayons sont émis par une machine appelée accélérateur linéaire de particules. Ces rayons traversent la peau pour atteindre la zone à traiter afin d’éliminer les cellules cancéreuses.

Indications de la radiothérapie externe

La radiothérapie externe, utilisée seule, est un des traitements de référence des cancers de la prostate localisés à risque faible.

Pour les formes localisées à risque intermédiaire, elle peut être associée, dans certains cas, à une hormonothérapie courte (jusqu’à 6 mois).

C’est aussi l’un des traitements possibles des formes localisées à haut risque et le traitement de référence des cancers localement avancés. Dans ces deux situations, elle peut être, dans certains cas, précédée d’un curage ganglionnaire et associée à une hormonothérapie de longue durée (jusqu’à 3 ans).

Dans certains cas de cancers à haut risque, elle peut aussi compléter un traitement par chirurgie.

Avant de commencer, l’oncologue radiothérapeute vous explique comment fonctionne la radiothérapie, ce à quoi vous pouvez vous attendre et quelle technique il va utiliser. Il vous informe également sur les effets indésirables possibles et les solutions qui existent pour les anticiper ou les limiter. Posez-lui toutes vos questions au sujet de ce traitement.

Le déroulement de la radiothérapie

Le déroulement d’une radiothérapie repose sur un travail d’équipe entre des manipulateurs, un physicien médical et un dosimétriste, coordonnés par un oncologue radiothérapeute.

Le déroulement d'une radiothérapie externe comporte quatre étapes majeures : 

  • la phase de repérage de la zone à traiter
  • le calcul de la distribution de la dose (dosimétrie), pour définir la quantité de rayons nécessaire
  • le traitement proprement dit avec les séances d’irradiation
  • la surveillance pendant et après le traitement 

Pour en savoir plus sur chacune de ces étapes, consultez notre article sur la radiothérapie externe.

Pour les cancers de la prostate, on utilise la radiothérapie conformationnelle en trois dimensions (3D). Cette technique consiste à faire correspondre le plus précisément possible, autrement dit à conformer, le volume sur lequel vont être dirigés les rayons au volume de la prostate. Elle utilise des images en 3D de la tumeur et des organes avoisinants. 

Dans certaines situations, l’oncologue radiothérapeute peut utiliser des techniques d’irradiation avec intensité modulée du faisceau. On parle alors de radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI).

Durant toute la durée du traitement, des consultations avec l’oncologue radiothérapeute sont programmées régulièrement (environ une fois par semaine). L’objectif est de s'assurer que le traitement se déroule dans les meilleures conditions. Des visites de contrôle sont également planifiées à l'issue de la radiothérapie.

Les effets indésirables possibles

En irradiant une tumeur, on ne peut pas éviter totalement d’irradier et donc d’altérer des tissus sains situés à proximité. C’est ce qui explique l’apparition des effets indésirables.

Ces effets indésirables varient selon la zone traitée, la dose de rayons délivrée, votre propre sensibilité et votre état de santé général, et les traitements associés. L’équipe médicale vous informe sur les effets indésirables qui peuvent se produire dans votre cas et sur les moyens d’y faire face. Un suivi régulier permet de les détecter et de réajuster le traitement si nécessaire.

Il est important de signaler à votre médecin tout symptôme, même après plusieurs mois ou plusieurs années après la fin de vos traitements, afin de vous proposer des soins adaptés.

Troubles urinaires

Des troubles urinaires peuvent apparaître. Il s’agit notamment d’une inflammation de la vessie (cystite radique) et de l’urètre, qui peut se manifester par des envies fréquentes d’uriner (pollakiurie), notamment la nuit, des envies impérieuses d’uriner (impériosités), des difficultés à uriner (dysurie) avec un jet moins fort et/ou des brûlures en urinant. Plus rarement, il peut y avoir des saignements dans les urines (hématurie).

Il est conseillé de boire abondamment de l’eau non gazeuse pour que les urines soient claires et non irritantes. La consommation de thé et de café doit être limitée. L’alcool et le tabac doivent être évités

Inflammation du rectum et de l’anus

Une inflammation du rectum survient parfois. Elle peut se manifester par une envie plus fréquente et parfois douloureuse d’aller à la selle, avec quelquefois de « faux besoins ». Elle peut également s’accompagner de brûlures au niveau de l’anus (anite) avec des poussées hémorroïdaires et parfois des traces de sang. Il est conseillé de supprimer les épices de votre alimentation. Si votre médecin le juge nécessaire, il pourra vous prescrire un traitement adapté, le plus souvent par crème ou suppositoires.

Troubles intestinaux 

Ces troubles peuvent survenir lorsque l’irradiation du pelvis est plus large et se manifestent notamment par une diarrhée. Des conseils alimentaires pourront vous être donnés par votre équipe médicale afin de limiter ce trouble, comme suivre un régime sans résidu et sans aliments irritants. Des médicaments antispasmodiques pourront également vous être prescrits. 

Réactions cutanées

Une rougeur de la peau semblable à un coup de soleil, appelée érythème cutané, est une réaction rare dans le traitement des cancers de la prostate par radiothérapie externe. Lorsqu’elle survient, elle apparaît habituellement à partir de la quatrième ou de la cinquième semaine de traitement et concerne les plis, comme le sillon inter-fessier, les plis de l’aine ou du ventre. La rougeur disparaît lentement et laisse progressivement place à une coloration brunâtre pendant quelques semaines avant le retour à un aspect normal. 
Pour savoir comment limiter les réactions cutanées, consultez notre article dédié

Fatigue

L’appréhension des examens et des traitements, les déplacements fréquents, l’attente lors des rendez-vous et les traitements eux-mêmes peuvent provoquer une fatigue physique ou morale. La fatigue dépend de votre tolérance à ce traitement et des autres effets indésirables. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante afin qu’elle soit gérée le mieux possible. 

Consultez notre rubrique sur la fatigue

Le risque de second cancer

Après un traitement des cancers de la prostate par radiothérapie externe, il existe un risque très faible (estimé inférieur à 1 %) de développer un cancer du rectum ou de la vessie.
Ce risque est statistiquement supérieur à celui d’une personne qui n’a pas été traitée pour un premier cancer.

A lire aussi

Cancers de la prostate : la qualité de vie

Dans une approche globale, des soins de support et des soutiens complémentaires peuvent être nécessaires pour gérer [...]

Cancer de la prostate : quels traitements ?

Les cancers de la prostate peuvent être abordés de différentes manières selon leurs caractéristiques. Plusieurs modalités peuvent être proposées, [...]