Chirurgie
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Une opération chirurgicale est réalisée de manière systématique, y compris en cas de métastase. L'intervention consiste à retirer le testicule sur lequel la tumeur s'est développée ; on parle d'orchidectomie.
L'orchidectomie permet d'enlever la tumeur et de confirmer le diagnostic ; elle n'a généralement pas de conséquence sur la vie sexuelle et la fertilité.
Dans des cas très rares, seule une partie du testicule peut être retirée ; il s'agit d'une orchidectomie partielle.
Comment se préparer à l'intervention ?
Deux consultations ont lieu quelques jours avant l'intervention.
La consultation avec le chirurgien
Le chirurgien vous explique les objectifs de l'opération, la technique qu'il va utiliser, les suites et les complications possibles. Cette consultation est l'occasion de poser toutes les questions que vous avez au sujet de l'intervention.
Lors de cette consultation, le chirurgien peut vous demander de signer un consentement afin qu'un échantillon de la tumeur soit conservé après l'opération dans une tumorothèque, une bibliothèque de tumeurs, en vue de recherches ultérieures.
La consultation avec l'anesthésiste
L'intervention est réalisée sous anesthésie générale. La consultation avec l'anesthésiste permet d'évaluer les risques liés à l'anesthésie, en prenant en compte vos antécédents médicaux et chirurgicaux. Cette consultation est l'occasion de poser toutes les questions que vous avez au sujet de l'anesthésie.
Il est important de signaler tout problème de santé, notamment les allergies (rhume des foins, médicaments, etc.), les problèmes respiratoires (asthme, bronchite chronique), les problèmes cardiovasculaires (hypertension artérielle par exemple), les problèmes de coagulation liés à une maladie ou à une prise régulière de médicaments (aspirine, anticoagulants) ainsi que votre consommation d'alcool et de tabac.
L'arrêt du tabac quelques semaines avant une intervention réduit les complications postopératoires. Il existe de nombreux recours pour vous aider à arrêter. Parlez-en à votre équipe soignante.
Le rendez-vous auprès du CECOS
C'est à cette étape, avant l'opération, que la question de la conservation de sperme est discutée et qu'un rendez-vous auprès du CECOS (Centre d'études et de conservation des œufs et du sperme humains) peut être organisé (voir également Fertilité et sexualité)
Avant l'opération
La veille et le jour de l'opération, vous devez prendre une douche, avec un savon antiseptique pour prévenir le risque d'infection.
Une dépilation, c'est-à-dire une tonte des poils au niveau du pubis, peut aussi vous être demandée ; elle peut être effectuée par un aide-soignant.
Pendant l'intervention
Une fois préparé, vous êtes amené au bloc opératoire. Allongé sur le dos, vous êtes endormi au moyen d'une injection ou de la diffusion du produit anesthésiant par un masque à oxygène.
L'intervention se déroule par voie inguinale ; le chirurgien effectue une incision de quelques centimètres au niveau de l'aine (voir illustration ci-dessous) pour aller retirer le testicule atteint. L'opération ne dure en général pas plus d'une heure.
L'orchidectomie ou ablation du testicule ©Pierre Bourcier
Une fois l'intervention terminée, vous êtes amené en salle de réveil où l'équipe médicale assure votre surveillance.
À votre réveil
Une fois l'intervention terminée, vous êtes amené en salle de réveil où l'équipe médicale assure votre surveillance. Vous pouvez ressentir des nausées ou encore une somnolence, provoquées par l'anesthésie.
Soulager la douleur
Comme après toute intervention chirurgicale, des douleurs sont fréquentes dans la zone opérée. Elles sont systématiquement traitées, généralement par des médicaments anti-douleurs ou une infiltration, c'est-à-dire l'injection d'un produit anesthésique au niveau de la région douloureuse. Si vous n'êtes pas suffisamment soulagé, signalez-le sans tarder à l'équipe médicale pour que le traitement puisse être adapté.
La pose éventuelle d'un drain
De manière exceptionnelle, un drain peut être mis en place pendant l'intervention dans la zone opérée. Ce tuyau très fin permet d'évacuer les liquides (sang, lymphe) qui peuvent s'accumuler au cours de la cicatrisation.
La durée d'hospitalisation
La plupart du temps, vous restez hospitalisé pendant 24 à 48 heures. L'opération peut aussi se faire en ambulatoire ; vous entrez à l'hôpital le matin même de l'intervention et vous sortez le soir.
Les analyses de la tumeur
L'ensemble de ce qui a été retiré lors de l'intervention chirurgicale est transmis au laboratoire (ou service) d'anatomopathologie pour être analysé. Cet examen est réalisé par un médecin appelé pathologiste.
L'examen consiste à observer minutieusement, à l'œil nu puis au microscope, les tissus prélevés afin de déterminer le stade du cancer, c'est-à-dire son degré d'extension locale, et son type histologique, séminomateux ou non séminomateux.
La mesure des marqueurs
Dans les semaines qui suivent l'opération, des analyses de sang sont régulièrement effectuées pour mesurer l'évolution des marqueurs du cancer. C'est l'observation de cette évolution dans le temps, associée aux autres résultats d'examens, qui permet aux médecins d'évaluer si un traitement complémentaire est nécessaire, après l'intervention.
Les complications de la chirurgie sont peu nombreuses et généralement sans gravité. L'équipe médicale qui vous entoure est habituée à les prendre en charge.
La prise en charge des complications
Une infection ou un abcès surviennent parfois au niveau de la plaie. Des soins sur la plaie permettent de les résoudre rapidement.
L'hématome
Comme lors de toute intervention chirurgicale, un hématome, petite poche de sang qui s'accumule sous la peau, peut se former. Le plus souvent, il disparaît de lui-même en quelques jours. S'il persiste, il peut être ponctionné au moyen d'une aiguille fine. Cette ponction n'est pas plus douloureuse qu'une piqûre. Dans certains cas, très rares, une nouvelle intervention est programmée pour l'évacuer.
Les éventuelles complications tardives
À votre sortie de l'hôpital, d'autres complications, plus tardives, comme des douleurs ou de la fatigue, peuvent survenir. Parlez-en à votre médecin traitant et à votre équipe médicale lors des rendez-vous prévus après la chirurgie.
Vivre avec un seul testicule ?
Un testicule est généralement suffisant pour produire la quantité de spermatozoïdes nécessaire à la procréation. Le fait de n'avoir plus qu'un seul testicule ne provoque par ailleurs pas de manque en testostérone. Les cellules du testicule restant sont davantage sollicitées et augmentent leur production d'hormones. La libido et les capacités sexuelles ne sont ainsi pas diminuées.
Votre chirurgien peut vous proposer de mettre en place une prothèse testiculaire. La pose d'une prothèse peut se faire en même temps que l'ablation du testicule atteint ou dans un second temps, après l'intervention.
En quoi consiste la pose d'une prothèse ?
Il s'agit d'une boule en silicone, de la taille de votre testicule, qui est implantée dans les bourses.
Vous êtes libre d'y avoir recours ou non. Prenez le temps nécessaire pour y réfléchir et en cas de doute ou de questions, n'hésitez pas à en parler à votre médecin qui pourra vous guider dans ce choix.
Après la pose d'une prothèse
Une prothèse n'a pas la consistance exacte d'un testicule et peut constituer une gêne pour certains hommes. Si elle est bien supportée, c'est-à-dire qu'elle ne provoque pas de douleurs ou de gêne, une prothèse peut être gardée à vie, sans être remplacée.
Votre chirurgien peut vous proposer de mettre en place une prothèse testiculaire. La pose d’une prothèse peut se faire en même temps que l’ablation du testicule atteint ou dans un second temps, après l’intervention.