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Lymphomes non hodgkiniens : quels sont les traitements possibles ?

Les lymphomes non hodgkiniens (LNH) sont essentiellement traités avec des associations de médicaments qui agissent contre les cellules cancéreuses. Ces traitements peuvent être complétés par de la radiothérapie, et plus rarement par une greffe de cellules souches. L'équipe médicale qui vous suit peut aussi vous proposer de participer à un essai clinique. Vos traitements font l'objet d'une évaluation régulière, pendant et après leur administration.

Une fois le diagnostic de lymphome non hodgkinien établi, votre parcours de soins doit être coordonné par un médecin spécialiste qui exerce dans un établissement autorisé à traiter les cancers. C’est habituellement un hématologue, médecin spécialisé dans le diagnostic et le traitement des maladies du sang et du système immunitaire.

Comment s’effectue le choix de votre traitement ?

Le choix de votre ou de vos traitements dépend principalement :

  • du type de lymphome non hodgkinien dont vous êtes atteint ;
  • de son stade ;
  • de la taille des ganglions ;
  • de certains paramètres biologiques ;
  • de votre état de santé général ;
  • de votre âge.

Votre situation est discutée lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), qui rassemble au moins trois médecins de différentes spécialités : hématologue, oncologue médical, oncologue radiothérapeute, anatomopathologiste, médecin nucléaire, radiologue, etc. En tenant compte des spécificités de votre situation personnelle et en s’appuyant sur des outils d’aide à la décision appelés recommandations de bonnes pratiques, les médecins établissent une proposition de traitement. Ils peuvent aussi vous proposer de participer à un essai clinique.

À l’issue de la RCP, votre hématologue vous présente la proposition de traitement retenue pour vous. Il vous en explique les modalités, les bénéfices attendus, ainsi que les complications et effets indésirables possibles. Il aborde notamment avec vous la préservation de la fertilité, si nécessaire, et vous présente les soins de support dont vous pouvez bénéficier. Vous pouvez lui poser toutes les questions que vous souhaitez et lui faire part de votre avis concernant le ou les traitements proposés. 

Si vous êtes d’accord avec la proposition de traitement, celle-ci est décrite dans un document appelé programme personnalisé de soins (PPS) qui vous est remis. Il comporte notamment le déroulement du ou des traitements à réaliser, leur durée, le lieu et les dates prévus, ainsi que les coordonnées des différents membres de l’équipe soignante. Votre PPS peut évoluer au fur et à mesure de votre traitement en fonction de son efficacité, de ses effets indésirables, ainsi que de l’évolution de votre maladie et de votre état de santé global.

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Traitements du LNH et préservation de votre fertilité

Il est très important de parler de la préservation de la fertilité avant de commencer un traitement si vous envisagez d’avoir des enfants. Certains médicaments de chimiothérapie sont en effet susceptibles de provoquer une baisse de la fertilité, voire une infertilité. Celle-ci n’est pas forcément définitive. Cela dépend notamment de votre âge et du type de traitement employé.

Une radiothérapie délivrée au niveau des organes génitaux peut entraîner une stérilité. Pour en savoir plus sur les effets de la radiothérapie sur la fertilité, vous pouvez consulter notre dossier sur les effets secondaires de la radiothérapie.

Selon votre situation, une consultation au Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (CECOS) le plus proche de chez vous peut vous être proposée. Cette structure spécialisée assure le recueil et la conservation de vos gamètes (spermatozoïdes et ovules) et/ou de vos tissus germinaux (c’est-à-dire du tissu testiculaire ou ovarien).

En savoir plus sur la préservation de la fertilité

Et si vous êtes enceinte ou allaitez au moment du diagnostic ?

Les femmes qui sont enceintes au moment du diagnostic d’un lymphome doivent en informer leur médecin. Lorsque c’est possible sans compromettre les chances de guérison, il peut alors prescrire des traitements exposant le fœtus à moins de risques. Parfois, une interruption de grossesse devra être envisagée. 

L’allaitement est déconseillé lorsque l’on reçoit un traitement contre un lymphome, afin d’éviter d’exposer le bébé aux effets des médicaments.

Quels traitements possibles pour un lymphome non hodgkinien ?

Les traitements médicamenteux

Il existe deux types principaux de traitements médicamenteux des lymphomes non hodgkiniens :

  • les médicaments de chimiothérapie classique : ils agissent sur les mécanismes de la division cellulaire ;
  • les anticorps monoclonaux : selon les classifications, ces médicaments peuvent être désignés comme immunothérapies ou comme thérapies ciblées. Les anticorps monoclonaux, dits "anti-CD20", agissent en stimulant les défenses immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses. Pour en savoir plus, consultez notre dossier sur les immunothérapies spécifiques.

Il s’agit de traitements généraux, appelés également traitements systémiques, qui agissent dans l’ensemble du corps. Cela permet d’atteindre les cellules cancéreuses quelle que soit leur localisation, même si elles sont isolées et n’ont pas été détectées lors du diagnostic.

Le plus souvent, le traitement du lymphome comprend plusieurs médicaments associés. Ainsi, le traitement de référence actuel des principaux lymphomes non hodgkiniens repose sur une chimiothérapie classique (combinant elle-même plusieurs médicaments) associée à un anticorps monoclonal. Ce traitement est parfois appelé immunochimiothérapie.

La radiothérapie pour compléter le traitement 

Il peut être nécessaire de compléter le traitement avec une radiothérapie externe. Ce type de traitement utilise des rayonnements ionisants pour détruire les cellules cancéreuses tout en préservant le mieux possible les tissus sains et les organes avoisinants.

La greffe de cellules souches

Une greffe de cellules souches hématopoïétiques (les cellules à l’origine de toutes les cellules sanguines) est parfois nécessaire pour le traitement du lymphome non hodgkinien. Il s’agit le plus souvent d’une autogreffe (ou greffe autologue), à partir des propres cellules souches du patient.
L’allogreffe (ou greffe allogénique), à partir des cellules souches d’un donneur, est plus rare. Sauf cas exceptionnel, la chirurgie intervient uniquement au moment du diagnostic du lymphome non hodgkinien.

L’abstention thérapeutique, pour certains lymphomes indolents

Une fois le diagnostic établi, un traitement n’est pas forcément mis en route immédiatement. Cette abstention thérapeutique concerne certaines formes de lymphomes dits "indolents", notamment les lymphomes folliculaires, lorsqu’ils sont très localisés et n’entraînent aucun symptôme. Cela permet d’éviter d’être exposé aux effets indésirables d’un traitement tant que la maladie n’évolue pas. 

Une surveillance régulière est alors mise en place, avec des consultations ainsi que des examens de laboratoire et d’imagerie. En cas de signes d’évolution du lymphome, un traitement est alors envisagé.

Et les médecines complémentaires ?

Homéopathie, plantes, vitamines, acupuncture, massages, ostéopathie, relaxation… De nombreux patients ont recours à des médecines complémentaires, appelées aussi médecines douces, parallèles ou non conventionnelles.

Ces médecines complémentaires peuvent avoir des effets indésirables ou interagir avec les traitements prescrits par le médecin qui vous suit pour votre cancer. Il est donc très important d’en parler avec lui et éventuellement avec un pharmacien.

Pour en savoir plus, consulter notre page dédiée aux médecines complémentaires.

Participer à un essai clinique, pour quoi faire ?

L’équipe médicale peut vous proposer de participer à un essai clinique : il s’agit d’études scientifiques menées avec la participation de patients. Leur objectif est de rechercher de meilleures modalités de traitements du cancer, notamment en termes d’efficacité des traitements ou de qualité de vie.

Les LNH font l’objet de nombreuses études qui visent par exemple à :

  • tester de nouveaux médicaments anticancéreux ou de nouvelles associations de médicaments ;
  • évaluer différentes façons d’utiliser les traitements existants en mettant en place de nouvelles combinaisons de molécules. Ces nouvelles stratégies thérapeutiques ont notamment pour but d’améliorer l’efficacité des traitements et de réduire leurs effets indésirables ; 
  • comparer l’efficacité de différentes techniques de diagnostic (techniques d’imagerie médicale) ; 
  • évaluer des techniques de réduction des effets indésirables tels que la fatigue ou la douleur.

Chaque essai clinique a un objectif précis. Pour y participer, les patients doivent répondre à un certain nombre de critères, appelés critères d’inclusion, qui sont spécifiques à chaque essai et fixés dans le protocole de l’essai.

L’information du patient est un point capital ; la loi précise que le fait de recevoir un traitement expérimental est un acte volontaire, qui demande que vous compreniez parfaitement les implications de votre choix : c’est la raison pour laquelle on parle de consentement éclairé. Votre consentement est obligatoire et doit être recueilli par écrit.

Les essais cliniques sont indispensables pour faire progresser la recherche et, à terme, la manière dont les patients sont soignés. C’est grâce à ces études que des avancées sont réalisées en matière de traitements contre les cancers. Dans certains cas, un essai clinique peut vous permettre d’accéder à un nouveau traitement.

Si vous participez à un essai clinique et que le traitement administré ne vous convient pas, le médecin peut décider d’y mettre fin et de vous proposer un autre traitement. À tout moment, vous pouvez également décider de quitter un essai clinique sans avoir à justifier votre décision.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre page sur les essais cliniques.

Vous pouvez aussi consulter différents registres qui répertorient les essais cliniques ouverts en France et à l’étranger :

• le registre des essais cliniques en cancérologie de l’Institut national du cancer : il présente les essais cliniques menés en France sur les cancers ;
• la plateforme ORELy (Outil de Recherche d’Études sur les Lymphomes) de l’association France Lymphome Espoir, qui répertorie les essais cliniques ouverts en France sur les lymphomes ;
• le registre de l’Institut national de la santé américain (NIH). Ce site (en anglais) présente les essais cliniques menés aux États-Unis et dans 208 autres pays. Ce registre concerne l’ensemble des spécialités médicales et pas uniquement les cancers.

Vous avez également la possibilité d’interroger votre médecin sur les essais cliniques en cours dans le centre où vous êtes suivi.

À quoi sert l’évaluation de votre traitement ?

Pendant et à l’issue des traitements dits "de première intention" (c’est-à-dire le premier traitement donné), une évaluation de leur efficacité est réalisée. L’évaluation de la réponse au traitement repose notamment sur un bilan biologique complet et un ou plusieurs examens d’imagerie. 

On distingue plusieurs types de réponses, qui détermineront la poursuite ou un changement de traitement :

  • la rémission complète (ou réponse complète) correspond à la disparition de tous les signes de la maladie une fois le traitement terminé. Même s’il ne s’agit pas d’une guérison certaine, les symptômes ne sont plus présents et le lymphome n’est plus détecté par les examens courants. Plus la rémission se prolonge, meilleures sont vos chances de guérison. Toutefois, comme pour les autres cancers, un suivi médical à long terme est nécessaire ; 
  • la rémission partielle : le lymphome non hodgkinien est traité et la tumeur a diminué d’au moins la moitié de sa taille d’origine, sans avoir complètement disparu ;
  • la maladie stable : le lymphome n’a pas présenté d’amélioration après le traitement, mais sans évoluer défavorablement ; 
  • la maladie réfractaire : le lymphome est résistant au traitement ;
  • la progression de la maladie : une progression du lymphome ou une résistance au traitement sont évoquées lorsque la maladie évolue défavorablement ou quand la tumeur grossit pendant le traitement.

En cas de maladie réfractaire ou de progression de la maladie, les médecins étudient des traitements "de deuxième intention" ou "de deuxième ligne". Ces traitements peuvent être très différents selon les types de lymphomes non hodgkiniens, les caractéristiques de la maladie et votre état général.

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