Curage ganglionnaire
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Le curage ganglionnaire consiste à retirer, par une opération chirurgicale, les ganglions lymphatiques, aussi appelés ganglions lombo-aortiques. Ils sont situés dans l'abdomen. Ces ganglions sont reliés par des vaisseaux lymphatiques aux testicules ; les cellules cancéreuses migrent parfois par ces vaisseaux et atteignent ces ganglions.
Cette intervention ne se fait pas en même temps que l'ablation du testicule mais dans un second temps, avant ou après la chimiothérapie.
Dans quels cas un curage est-il réalisé ?
Le curage ganglionnaire lombo-aortique est souvent utilisé dans le traitement des tumeurs germinales non séminomateuses (TGNS). Il peut aussi être effectué pour confirmer une éventuelle atteinte des ganglions par les cellules cancéreuses. De plus, lorsque des masses résiduelles sont détectées après la chimiothérapie, cette intervention peut être réalisée pour déterminer leur nature.
Comment le curage se déroule-t-il ?
Le curage des ganglions lymphatiques est une opération effectuée par une équipe expérimentée. L'intervention se déroule sous anesthésie générale et dure quelques heures.
En amont de l’opération, deux rendez-vous sont prévus : l'un avec le chirurgien et l'autre avec l'anesthésiste. Votre chirurgien vous explique le type de curage envisagé et répond à toutes vos questions concernant l'intervention.
L'intervention peut être réalisée :
- par laparotomie : le chirurgien procède à une incision verticale de l'abdomen, de haut en bas, pour retirer l'ensemble des ganglions lymphatiques suspects ;
- par cœlioscopie (appelée aussi laparoscopie) : cette technique consiste à remplacer l'ouverture de l'abdomen par plusieurs petites incisions au travers desquelles le chirurgien fait passer ses instruments et un système optique. Ce système est relié à un écran vidéo que le chirurgien regarde pour opérer. Les gestes effectués à l'intérieur de l'abdomen sont identiques à ceux d'une laparotomie.
Quelles sont les complications possibles d’un curage ?
Comme pour toute chirurgie, des complications peuvent survenir : douleurs, saignements, fatigue.
D'autres complications sont spécifiques au curage ganglionnaire. Elles varient le plus souvent selon l'étendue du curage, c'est-à-dire le nombre de ganglions lymphatiques retirés pendant l'intervention.
Avant l'opération, n'hésitez pas à interroger votre chirurgien sur le type de curage réalisé et sur les complications possibles de cette intervention.
Troubles lymphatiques
Une lymphorhée (fuite de lymphe dans l’abdomen) peut se produire lors d'un curage. Elle se résorbe le plus souvent d'elle-même et n'a pas de conséquences sur la santé.
De manière rare, un lymphocèle (accumulation de lymphe sous la peau qui forme un kyste au niveau de la région opérée) peut survenir. Le plus souvent, cette accumulation n'est pas douloureuse et disparaît d'elle-même en quelques jours. Si le lymphocèle provoque des douleurs ou s'infecte, il faut alors évacuer la lymphe, au moyen d'une aiguille guidée par imagerie médicale.
Ces complications sont connues et surveillées par votre équipe médicale ; leur prise en charge fait partie intégrante de votre parcours de soins.
Conséquences sur la sexualité et la fertilité
Le curage ganglionnaire peut avoir des conséquences sur votre sexualité, entraînant parfois un trouble de l'éjaculation, c'est-à-dire de l'expulsion du sperme. Ce trouble ne modifie pas les sensations de l'orgasme. Son ressenti peut cependant différer d'un homme à l'autre. Si cette complication a des conséquences sur votre vie sexuelle, votre médecin peut vous orienter vers un andrologue ou un sexologue. Un accompagnement psychologique peut aussi vous être proposé.
L'absence d'éjaculation externe provoque par ailleurs des troubles de la fertilité qui peuvent nécessiter le recours à la conservation de votre avant traitement.
En savoir plus sur la prise en charge de ces complications : notre dossier Fertilité et sexualité