Qu’est-ce que la douleur ?
Mis à jour le
La douleur est une sensation complexe. Elle se traduit en général par une sensation physique, une émotion, un comportement et une réaction mentale. Ces différents aspects sont indissociables. Pour comprendre et soulager la douleur, il faut donc prendre en compte aussi bien sa cause physique et le ressenti physique et psychique.
Une sensation complexe et subjective
La douleur est une sensation complexe, à la fois physique et émotionnelle.
Elle est difficile à définir car elle est personnelle et subjective : tout le monde possède les mêmes mécanismes physiques de déclenchement de la douleur, cependant, nous la ressentons différemment en fonction de notre caractère, de nos émotions, de notre mental, de notre stress, de notre éducation et de notre culture.
La douleur fait partie du système de défense de l’organisme. Lorsque le corps détecte une maladie, une blessure ou une anomalie, il déclenche un signal de douleur pour nous faire réagir, par exemple : retirer la main du feu, ne pas marcher avec une entorse, nous soigner, nous protéger d’une blessure…
Voir : Apparition de la douleur
Elle se traduit en général par :
Une sensation physique, caractérisée par la localisation, l’intensité et l’évolution de la douleur (« ça pique », « ça brûle », ça fait « un peu » ou « très mal », « ça augmente » ou « ça diminue ») ;
Une émotion, qui correspond à ce que nous ressentons moralement (« c’est désagréable », « c’est pénible », « c’est inquiétant », « c’est insupportable »);
Un comportement, qui correspond à notre manière de réagir à la douleur, de l’exprimer par le corps ou par la parole (position, grimace, pleurs, cris, plainte) ;
Une réaction mentale, qui correspond à notre façon de la gérer, de l’interpréter, de lui donner un sens, de chercher à l’oublier ou à vivre avec.
Ces quatre aspects sont indissociables. Pour comprendre et soulager la douleur, il faut donc prendre en compte sa cause physique, mais aussi et surtout ce que la personne ressent, physiquement et moralement.
Les causes de la douleur
Dans le cas d’un cancer, la douleur peut être causée par :
la maladie elle-même lorsqu’elle exerce une pression sur les organes, les nerfs ou les os ou lorsqu’elle bloque des organes, des canaux ou des vaisseaux sanguins LIEN
les traitements (intervention chirurgicale, effets indésirables…)
les soins et examens médicaux nécessaires au suivi de la maladie (injections, ponction lombaire, piqûres, pansements, prélèvements…) LIEN
Chaque patient et chaque cancer sont différents. Parlez-en avec votre médecin et l’équipe soignante, ils vous donneront des informations adaptées à votre situation.
Les types de douleurs
On distingue différents types de douleurs en fonction de leur mécanisme d’origine (nociceptif ou neuropathique) et de leur évolution dans le temps (aiguë et chronique).
Une douleur nociceptive est une douleur déclenchée par une agression de l’organisme (traumatisme, infection, inflammation, maladie). Elle peut être aigüe (brève) ou chronique (persistante).
La douleur neuropathique ce dit d’une douleur liée à un mauvais fonctionnement ou une lésion du système nerveux. Il s’agit souvent de douleur chronique.
Dans le cas d’un cancer, les douleurs nociceptive et neuropathique coexistent fréquemment.
Reconnaître ces différents types de douleurs permet de choisir le bon traitement et de les soulager efficacement.
La douleur aiguë
Une douleur aiguë est de courte durée et d’intensité très variable. Le terme aigu ne signifie pas forcément que la douleur est intense.
Elle apparaît rapidement et disparaît en quelques heures ou quelques semaines, dès que l’on supprime sa cause.
La douleur chronique peut être causée par une inflammation ou un dommage des tissus comme par exemple après un soin, une opération ou un prélèvement (prise de sang, ponction de moelle osseuse, ponction lombaire...). Elle peut aussi être provoquée par les effets indésirables dus aux traitements ou par la tumeur elle-même.
Lorsqu’une douleur survient, il est important de la signaler afin de chercher sa cause et de la traiter rapidement. En effet, plus une douleur dure, plus elle risque de s’installer et de devenir permanente. On parle alors de douleur chronique.
La douleur chronique
La douleur chronique est une douleur de longue durée. Elle a plusieurs caractéristiques :
Elle dure depuis au moins 3 mois, malgré un traitement antidouleur
Elle persiste même si la cause de la douleur a disparu
Elle est difficile à comprendre car elle n’a pas toujours de cause visible. Elle augmente, diminue, disparaît ou réapparaît sans que l’on sache toujours expliquer pourquoi
Elle est envahissante, moralement et physiquement
Les raisons pour lesquelles une douleur devient chronique ne sont pas encore complètement élucidées. Certaines sont liées à une douleur aigüe mal soulagée, d’autres sont dues à des séquelles que l’on ne peut pas réparer, d’autres encore à des maladies de longue durée.
Les douleurs chroniques ne jouent pas ou plus le rôle d’un signal d’alarme. Ce sont des maladies à part entière qui nécessitent un traitement à long terme. L’intervention de spécialistes de la douleur peut être nécessaire.
Voir : rôle des professionnels de santé
Plus elles durent dans le temps, plus elles sont usantes, physiquement et moralement. Les douleurs chroniques ont des conséquences importantes sur la qualité de vie : perte d’autonomie (difficultés pour les déplacements, par exemple), handicap, isolement, risque de dépression, difficultés professionnelles.
Ces douleurs peuvent être d’autant plus mal vécues qu’elles représentent un réel handicap, souvent invisible de l’extérieur. La non-reconnaissance de la douleur, par l’entourage ou par l’employeur par exemple, constitue à elle seule une véritable souffrance.
Toutes ces conséquences sont à prendre en compte dans le choix des traitements et l’accompagnement contre la douleur.