Cancer de l’estomac : l'essentiel

Le cancer de l’estomac touche un organe de l’appareil digestif situé dans la partie supérieure et médiane de l'abdomen (région épigastrique). L’estomac fait suite à l'œsophage et précède le duodénum ; il participe à la digestion des aliments. Dans 90 % des cas, les cancers de l’estomac sont des adénocarcinomes.

On estime le nombre de nouveaux cas de cancers de l’estomac en France métropolitaine en 2018 à 4 657, dont 65 % chez l’homme. La survie à 5 ans est estimée à 25 %, tous stades confondus.

La fonction de l'estomac dans l'organisme

L'estomac fait partie de l'appareil digestif. Il participe à la digestion, processus qui permet la transformation des aliments en nutriments qui sont ensuite absorbés dans le sang et la lymphe et sont utilisés comme source d'énergie pour les cellules du corps.

Les aliments non digérés, considérés comme des déchets, progressent dans le reste du tube digestif (gros intestin, rectum et anus) jusqu'à leur élimination.

L'action de l'estomac sur les aliments est à la fois :

  • Mécanique : en se contractant, les couches musculaires assurent le brassage du bol alimentaire, sa progression dans l'estomac et son passage dans le duodénum grâce à des mouvements de contractions musculaires (péristaltisme).
  • Chimique : il secrète un mélange d'acides et d'enzymes (notamment la pepsine) qui décomposent les aliments, en particulier les protéines, afin de les rendre accessibles à l'absorption, seconde étape de la digestion qui se fait au niveau de l'intestin grêle.
Schéma d’un corps humain jusqu’à mi-cuisse avec les différents organes de l’appareil digestif

L'estomac dans l'appareil digestif @Pierre Bourcier

Quels sont les principaux facteurs de risque d’un cancer de l’estomac ?

Le cancer de l'estomac est associé à plusieurs facteurs de risque, notamment :

  • une gastrite chronique principalement liée à une infection par la bactérie Helicobacter pylori ;
  • le tabagisme ;
  • une alimentation riche en produits salés et pauvre en légumes et fruits frais ;
  • des antécédents de cancer de l'estomac dans la famille ;
  • une prédisposition génétique augmentant le risque de développer ce type de cancer.

Le cancer de l’estomac est-il héréditaire ?

1 à 3 % des cancers gastriques sont héréditaires. Parmi les facteurs héréditaires qui peuvent en être à l'origine, on évoque le plus souvent le syndrome de Lynch/HNPCC (aussi appelé syndrome HNPCC) et le cancer gastrique diffus héréditaire.

Comment ce cancer est-il diagnostiqué ?

Le plus souvent, le cancer de l'estomac est évoqué devant les symptômes suivants :

  • douleurs localisées à la partie haute de l'abdomen (épigastralgies)
  • nausées et vomissements répétés
  • altération de l'état général (perte d'appétit, fatigue, amaigrissement),
  • dysphagie
  • saignements gastro-intestinaux et/ou anémie chronique.

Les brûlures d'estomac ne sont pas des symptômes caractéristiques d’un cancer de l'estomac.

En cas de symptômes persistants, consultez votre médecin afin qu'il puisse en déterminer la cause.

Plus rarement, un cancer de l’estomac est décelé lors de la surveillance de la gastrite biermérienne, lors d'une thrombose veineuse profonde et/ou une embolie pulmonaire, ou au cours d'un examen d'imagerie de l'abdomen.

Le diagnostic comprend un examen clinique et une endoscopie de l'estomac et de l'œsophage au cours de laquelle sont effectuées des biopsies. Il est confirmé par les résultats de l'examen anatomopathologique des cellules ou des tissus prélevés dans l'estomac. Un scanner thoraco-abdomino-pelvien permet d'évaluer l'extension de la maladie.

Quels traitements pour soigner un cancer de l’estomac ?

Le choix des traitements est adapté à votre situation. Il est discuté lors d'une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) qui réunit plusieurs médecins de spécialités différentes (gastroentérologue, chirurgien, etc.). En tenant compte des spécificités de votre situation et en s'appuyant sur des outils d'aide à la décision appelés recommandations, ils établissent une proposition de traitement qui vous est ensuite présentée. Votre plan de traitement est décrit dans un document appelé PPS (programme personnalisé de soins), qui vous est remis. Un double est adressé à votre médecin traitant.

  • Pour les cancers localisés, le traitement de référence est la chirurgie. Elle consiste à retirer tout ou partie de l'estomac (gastrectomie totale ou partielle). Une chirurgie de reconstruction est pratiquée dans le même temps pour rétablir la continuité du tube digestif. Une prise en charge nutritionnelle est recommandée avant le traitement chirurgical. Plus rarement, par exemple pour les cancers superficiels, le traitement endoscopique peut être une alternative à la chirurgie.
  • Pour les formes localement avancées, la chimiothérapie avant et après la chirurgie est le traitement de référence. Différents protocoles de chimiothérapie associant un ou plusieurs médicaments peuvent être proposés pour ralentir voire arrêter la progression du cancer. La chimiothérapie seule peut contribuer à ralentir le développement de la maladie, à soulager les symptômes (diminuer les douleurs notamment) et à améliorer la qualité de vie.
  • La chimiothérapie constitue aussi le traitement de référence pour les cancers métastatiques.

Peut-on vivre sans estomac ?

Oui, il est tout à fait possible de vivre sans estomac : il joue un rôle important dans la digestion des aliments, mais ce n’est pas un organe vital. Toutefois, son retrait total ou partiel entraine des complications qui nécessitent une adaptation de votre alimentation et de votre hygiène de vie.

Comment se déroule votre suivi pendant et après le traitement ?

Votre équipe médicale est constituée de professionnels de différentes spécialités: gastroentérologue, chirurgien, oncologue médical, pathologiste, diététicien... Ces professionnels travaillent en collaboration au sein de l'établissement de santé dans lequel vous recevez vos traitements et sont en lien avec votre médecin traitant et les professionnels de santé de proximité.

Votre parcours de soins est global : il comprend tous les soins et soutiens complémentaires dont vous pourriez avoir besoin pendant et après les traitements : soutien psychologique pour vous et vos proches, accompagnement social, accompagnement nutritionnel avec pesée régulière pour prévenir, dépister ou traiter une dénutrition ou à l’inverse un surpoids...

L’arrêt du tabac est toujours bénéfique. Il influence positivement votre tolérance aux traitements et le pronostic de votre maladie. La pratique d’une activité physique adaptée contribue aussi à améliorer votre qualité de vie tout au long du parcours de soins, ainsi que votre réponse aux traitements.
 

Liens utiles

La Ligue contre le cancer

Cancers rares de l'estomac : Orphanet, le portail des maladies rares

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