Lymphome hodgkinien : quels sont les traitements ?

Le lymphome hodgkinien (LH) fait partie des maladies que l'on soigne bien. Son traitement a fait l'objet de progrès considérables au cours des vingt dernières années, permettant une rémission, voire une guérison dans la plupart des cas, tout en diminuant les répercussions de la maladie et les effets indésirables des traitements. Il repose actuellement sur la chimiothérapie, utilisée seule ou en association avec la radiothérapie. La chirurgie n'a aucune indication thérapeutique dans le lymphome hodgkinien.

Une fois le diagnostic de lymphome établi, votre prise en charge médicale doit être assurée par un médecin spécialiste qui exerce dans un établissement autorisé à traiter les cancers. Ce peut être un oncologue, médecin spécialisé dans le diagnostic et le traitement des cancers ou un hématologue, médecin spécialisé dans le diagnostic et le traitement des maladies du sang et du système lymphatique ; il est aussi appelé onco-hématologue.

Le choix de votre médecin, le dialogue qui s'instaure avec lui et l'équipe soignante, votre implication dans les décisions, ainsi que la place de vos proches, sont des éléments importants pour que votre prise en charge se déroule dans les meilleures conditions possibles.

Et si vous êtes enceinte ou allaitez au moment du diagnostic ?

Les femmes enceintes au moment du diagnostic d'un lymphome doivent en informer leur médecin. Ce dernier peut alors prescrire des traitements exposant le fœtus à moins de risques. Parfois, une interruption de grossesse devra être envisagée.

L'allaitement est déconseillé lorsque l'on reçoit un traitement contre un lymphome, afin d'éviter d'exposer l'enfant aux effets des médicaments.

Comment s’effectue le choix de votre traitement ?

Le choix du traitement d'un lymphome hodgkinien dépend essentiellement :

  • de l'extension de la maladie (son stade) ;
  • du volume tumoral ;
  • de l'existence ou non d'une inflammation biologique ;
  • du taux de lymphocytes dans votre sang ;
  • du nombre de régions ganglionnaires atteintes ;
  • de votre âge et de votre état de santé général.

L'arrêt du tabac est très important, notamment, pour limiter le risque de complications pendant et après les traitements. Il existe de nombreux recours pour vous aider à arrêter de fumer. Parlez-en aussi avec l'équipe qui vous suit.

Votre plan de traitement est discuté lors d'une réunion appelée réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), qui regroupe au moins trois médecins de spécialités différentes : hématologue, oncologue médical, oncologue radiothérapeute, pathologiste, etc. À l'issue de la RCP, une proposition thérapeutique vous est présentée, en vous indiquant les avantages et les inconvénients du ou des traitements envisagés. Dans ce cadre, les médecins peuvent aussi vous proposer de participer à un essai clinique.

Si vous donnez votre accord sur la proposition de traitement, un document appelé programme personnalisé de soins (PPS) vous est ensuite remis. Un exemplaire est également transmis à votre médecin traitant afin d'assurer la bonne coordination des soins. Le PPS décrit le ou les traitements à réaliser, leur durée, le lieu et les dates prévus auxquels ils doivent se dérouler, ainsi que les coordonnées des différents membres de l'équipe soignante. Le PPS peut ensuite être adapté au fur et à mesure de votre prise en soins, en fonction de l'efficacité du ou des traitements, de leurs effets indésirables et de l'évolution de la maladie.

Il est important d'avoir confiance en votre équipe soignante et en la qualité des soins que vous allez recevoir. 

Si vous décidez de consulter un deuxième médecin – ce qui est un droit en tant que patient –, pensez à demander une copie complète de votre dossier médical, avec les radiographies et les scanners originaux, les résultats d'analyses et les rapports médicaux qui ont déjà été réalisés. Vous pouvez réaliser deux copies de ce dossier, une pour vous-même et une que vous remettrez à votre deuxième médecin, de préférence avant la consultation.

Votre médecin traitant ou des associations de malades sont en mesure de vous recommander un médecin spécialiste à consulter pour obtenir un deuxième avis, si vous le souhaitez.

Quels sont les traitements possibles en fonction de l’étendue de votre lymphome ?

Les traitements du lymphome hodgkinien sont adaptés au cas par cas.

Stades localisés

À des stades localisés (I et II) sus-diaphragmatiques (au-dessus du diaphragme), le lymphome est présent soit :

  • dans un seul groupe ganglionnaire ;
  • dans un seul organe ou région à l'extérieur des ganglions lymphatiques ; 
  • dans plusieurs groupes ganglionnaires.

Le traitement de référence repose sur une phase de chimiothérapie (protocole à base d'ABVD) suivie, un mois après la dernière cure, d'une radiothérapie des régions où se situaient les ganglions lymphatiques atteints au moment du diagnostic.

À des stades localisés (I et II) sous-diaphragmatiques (sous le diaphragme), le lymphome est présent soit :

  • dans un seul groupe ganglionnaire ;
  • dans un seul organe ou région à l'extérieur des ganglions lymphatiques ;
  • dans plusieurs groupes ganglionnaires.

Le traitement est adapté au cas par cas et repose sur la chimiothérapie, complétée éventuellement d’une radiothérapie.

Stades avancés

À des stades avancés (III et IV), le lymphome est présent dans des groupes ganglionnaires situés des deux côtés du diaphragme, ou il s'est étendu en dehors des ganglions lymphatiques, et il a atteint un ou plusieurs organes éloignés des ganglions, ou encore le foie ou la moelle osseuse. Le traitement de référence repose sur une chimiothérapie seule (protocole ABVD ou BEACOPP).

Dans certains cas, une radiothérapie peut être proposée en complément de la chimiothérapie. Cette proposition est discutée en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).

Traitements médicamenteux et effets secondaires

Comme tout traitement, ces médicaments sont susceptibles de s'accompagner d'effets indésirables, c'est-à-dire de réactions prévisibles mais non souhaitées. Ces effets indésirables, aussi appelés effets secondaires, peuvent être cliniques (des vomissements ou des diarrhées par exemple) ou biologiques, comme une baisse des globules rouges appelée anémie. Leur survenue dépend du traitement administré, des dosages, et de votre propre sensibilité. Ils ne sont aucunement liés à l'efficacité de votre traitement, et certains peuvent être soulagés, voire prévenus. N'hésitez pas à en parler avec l'équipe soignante ou votre médecin.

En savoir plus sur les effets indésirables des traitements

Quels signes doivent attirer votre attention pendant le traitement ?

Pendant votre traitement, vous devez informer votre médecin et votre équipe soignante dès que vous ressentez des effets indésirables, des changements dans votre état de santé ou tout autre problème pendant le traitement. La fièvre est un signe qui doit vous alerter et vous conduire à appeler votre médecin immédiatement. Vous devez également le tenir informé si vous envisagez ou si vous prenez tout autre médicament que ceux de votre protocole de traitement. Cela inclut les médicaments prescrits par d'autres médecins, de même que ceux pris sans ordonnance.

Prévenez votre médecin si vous constatez l'un des symptômes suivants :

  • fièvre (plus de 38,5°C) ;
  • infection comme un rhume, une grippe ou un abcès dentaire ;
  • constipation ou diarrhée ;
  • lésions dans la bouche ou la gorge ;
  • toux excessive ;
  • souffle court ;
  • vertiges ;
  • fatigue inhabituelle ;
  • perte ou gain de poids inhabituels ;
  • jambes gonflées ;
  • picotements dans les doigts ou les orteils ;
  • bourdonnements d'oreille ;
  • saignements ou œdèmes inhabituels ;
  • nausées, vomissements malgré la prise de médicaments antiémétiques ;
  • douleurs.

Les soins de support, qu’est-ce que c’est ?

L’approche de vos soins est globale et ne se limite pas aux traitements spécifiques du LH. Des soins et soutiens complémentaires peuvent être nécessaires pour traiter les conséquences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue, troubles alimentaires, besoin de soutien psychologique, problèmes sociaux... Ces soins, appelés soins de support, sont assurés par l'équipe qui vous suit. Elle peut faire appel, en fonction de vos besoins, à d'autres professionnels spécialisés : spécialiste de la douleur, assistant social, diététicien, psychologue, kinésithérapeute, socio-esthéticienne, etc.

Vos soins de support comprennent notamment :

  • la prise en charge des effets secondaires des traitements ;
  • l'évaluation et le traitement de la douleur, qu'elle soit due au cancer ou à ses traitements ;
  • la possibilité pour vous et vos proches de consulter un psychologue ;
  • la possibilité de rencontrer un assistant social pour vous aider dans vos démarches administratives.

Les soins de support font partie intégrante de votre prise en soins. Ils ne sont ni secondaires, ni optionnels. Ils visent à vous assurer la meilleure qualité de vie possible. N'hésitez pas à parler à votre médecin et aux autres membres de l'équipe de la façon dont vous vivez la maladie et les traitements. Cela leur permet de vous apporter les soins et soutiens nécessaires, et de vous orienter au mieux vers les professionnels concernés. 
 

A lire aussi